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" Qu'est ce que la philosophie ? Le mot est fréquemment employé. Par cela même, il donne une idée grossière, mais simple de ce qu'il signifie. Philosopher, c'est réfléchir sur un ensemble de faits pour en tirer des généralités. Philosophie, en un mot, veut dire réflexion et généralisation. C'est ainsi que l'on dit : la philosophie de l'art, la philosophie de l'histoire.En examinant la forme de la philosophie, le genre de réflexion qui lui convient, ce qu'on appelle: l'esprit philosophique, on voit qu'on peut le définir ainsi: il consiste dans le besoin de se rendre compte de toutes ses opinions, jointe à une force d'intelligence suffisante pour satisfaire plus ou moins ce besoin. La qualité caractéristique de l'esprit philosophique est la libre réflexion, le libre examen. Réfléchir librement, c'est se soustraire quand on réfléchit à toute influence étrangère à la logique. C'est raisonner en ne reconnaissant d'autres autorités que les règles de cette science et les lumières de la raison."
" Le titre de cet Ouvrage plaira certainement au Public. L¿ouvrage même aura-t-il un sort si heureux ? Je n¿ose le croire, & mon amour propre fait volontiers ce Sacrifice au discernement du Lecteur judicieux. C¿est un crime que de s¿annoncer. Le titre qui semble un peu trop promettre, fait ordinairement tort à l¿ouvrage. L¿esprit prévenu va toujours plus loin qüon ne souhaite, & la peine qüil se donne d¿attendre même de belles choses, lui doit être payée chèrement. Que de motifs d¿une juste appréhension ? Jamais matière ne fut plus intéressante que celle que j¿ai entrepris d¿éclaircir. Tous les hommes sont sujets à s¿ennuyer. Les plus habiles cachent leur jeu: mais ils ne peuvent se tromper eux-mêmes. On ne se dérobe point ce qüon sent. Plein d¿une éloquence flatteuse, l¿amour propre veut nos persuader que nous ne nous trouvons jamais seuls, & nous voulons ensuite le persuader aux autres. Mais cette illusion s¿évanouit aisément. Le masque tombe, & les idées naturelles prennent le dessus. Cicéron ne présumait-t-il pas un peu trop de son mérite, quand il a assuré qüil était toujours en compagnie ?"
" En traduisant le roman des Deux jeunes filles lettrées, je me suis proposé un double but, savoir: de faire connaître, pour la première fois en Europe, un ouvrage qui offre une peinture fidèle, animée et souvent piquante, des goûts et des habitudes littéraires des chinois, et de donner, aux étudiants qui voudront lire l¿ouvrage dans la langue originale, l¿intelligence du style moderne le plus relevé, le plus brillant et aussi le plus difficile, et qüil leur serait impossible de comprendre complètement, à l¿aide des dictionnaires et des ouvrages philologiques publiés jusqüà ce jour."
" Le problème fondamental du Contrat Social, tel qu'il est formulé au chapitre VI du livre, peut s'énoncer ainsi : trouver une forme d'association, ou comme dit aussi Rousseau, d'état civil, dont les lois se superposent, sans les violer, aux lois fondamentales de l'état de nature. Par conséquent, pour comprendre la doctrine de Rousseau, il nous faut : 1° déterminer en quoi consiste cet état de nature qui est comme la pierre de touche d'après laquelle doit se mesurer le degré de perfection de l'état civil ; ° chercher comment les hommes, en fondant les sociétés, ont été amenés à sortir de cette condition première ; car, si la forme parfaite d'association est à découvrir, c'est que la réalité n'en offre pas le modèle ; ° alors seulement nous serons en mesure d'examiner les raisons pour lesquelles, suivant Rousseau, cette déviation n'était pas nécessaire et comment est possible la conciliation de ces deux états, à certains égards contradictoires."
" This Treatise, which is grown up under your lordship¿s eye, and has ventured into the world by your order, does now, by a natural kind of right,come to your lordship for that protection which you several years since promised it. It is not that I think any name, how great soever, set at the beginning of a book, will be able to cover the faults that are to be found in it. Things in print must stand and fall by their own worth, or the reader¿s fancy. But there being nothing more to be desired for truth than a fair unprejudiced hearing, nobody is more likely to procure me that than your lordship, who are allowed to have got so intimate an ac- quaintance with her, in her more retired recesses. Your lordship is known to have so far advanced your speculations in the most abstract and general knowledge of things ,beyond the odinary reachorcom mon methods, that your allowance and approbation of the design of this Treatise will at least preserve it from being condemned without reading, and will prevail to have those parts a little weighed, which might other- wise perhaps be thought to deserve no consideration, for being some- what out of the common road. "
20 poèmes composent le premier livre d¿André Gide, écrit à vingt et un an pour persuader sa cousine Madeleine Rondeaux de l¿épouser (ce qüelle refusa d¿abord)¿: Les Cahiers d¿André Walter. ¿uvre posthume. Plus tard, Gide se montrera critique : « Ce n¿est pas très volontiers que je laisse réimprimer mon premier livre. Je ne le renie pourtant pas et veux bien croire ce que certains me disent : qüils m¿y trouvent déjà presque entier. » Par la suite, Gide va en effet jeter par-dessus bord ses tentatives poétiques et s¿en tiendra à la prose, réceptacle idéal, selon lui, pour recevoir son message qui se veut à la fois poétique et éthique. Extrait : " Il n¿y a pas eu de printemps cette année, ma chère ; Pas de chants sous les fleurs et pas de fleurs légères, Ni d¿Avril, ni de rires et ni de métamorphoses ; Nous n¿aurons pas tressé de guirlandes de roses.Nous étions penchés à la lueur des lampes Encore, et sur tous nos bouquins de l¿hiver Quand nous a surpris un soleil de septembre Rouge et peureux et comme une anémone de mer.Tu m¿as dit : « Tiens ! Voici l¿Automne. Est-ce que nous avons dormi ?S¿il nous faut vivre encore parmiCes in-folio, ça va devenir monotone.Peut-être déjà qüun printempsA fui sans que nous l¿ayons vu paraître ; Pour que l¿aurore nous parle à temps, Ouvre les rideaux des fenêtres. »Il pleuvait. Nous avons ranimé les lampes Que ce soleil rouge avait fait pâlirEt nous nous sommes replongés dans l¿attente Du clair printemps qui va venir."
Les Nourritures terrestres est une ¿uvre littéraire d'André Gide, publiée en 1897, évoquant le désir et l'éveil des sens.Réception et postéritéLes Nourritures sont en quelque sorte le pendant joyeux et solaire du De Profundis d'Oscar Wilde, ¿uvre sombre où l'écrivain irlandais développait aussi, mais « en négatif », par l'absence et le manque, une forme de sensualité absolue qui cherche à s'affranchir du moralisme étriqué de l'époque victorienne, du conformisme et des conventions sociales.Jean Guéhenno, très critique de l'égocentrisme gidien, s'en lamente :« La jeunesse intellectuelle française devra guérir du gidisme pour retrouver le mouvement de l'histoire. Comprendra-t-elle qu'être jeune à la manière de Ménalque ou de Nathanaël, c'est être terriblement vieux ? Cette quête des plaisirs, cette jouissance minutieuse et appliquée suppose des rentes, un patrimoine, dénoncerait la fin d'une race. »¿ Jean Guéhenno, Journal des années noires, 5 janvier 1944, Gallimard, 1947.Sartre :« Tous les ouvrages de l'esprit contiennent en eux-mêmes l'image du lecteur auquel ils sont destinés. Je pourrais faire le portrait de Nathanaël d'après Les Nourritures terrestres : l'aliénation dont on l'invite à se libérer, je vois que c'est la famille, les biens immeubles qu'il possède ou possédera par héritage, le projet utilitaire, un moralisme appris, un théisme étroit ; je vois aussi qu'il a de la culture et des loisirs puisqu'il serait absurde de proposer Ménalque en exemple à un man¿uvre, à un chômeur, à un Noir des États-Unis, je sais qu'il n'est menacé par aucun péril extérieur, ni par la faim, ni par la guerre, ni par l'oppression d'une classe ou d'une race ; l'unique péril qu'il court c'est d'être victime de son propre milieu, donc c'est un Blanc, un Aryen, un riche, l'héritier d'une grande famille bourgeoise qui vit à une époque relativement stable et facile encore, où l'idéologie de la classe possédante commence à peine de décliner : précisément ce Daniel de Fontanin que Roger Martin du Gard nous a présenté plus tard comme un admirateur enthousiaste d'André Gide. »¿ Jean-Paul Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?, Paris, Gallimard, 1948.Hervé Bazin :« Familles, je vous hais ! disait Gide (qui pourtant en fit une). Disons plus simplement, à deux lettres près : Familles, je vous ai. »¿ Hervé Bazin, Ce que je crois, Livre de Poche, Paris, 1977.
" Le véritable sanctum regnam de la grande clavicule, autrement dit le Pacta conventa d¿moniorum dont on parle depuis si longtemps, est une chose fort nécessaire à expliquer ici pour l¿intelligence de ceux qui ,voulant forcer les esprits, n¿ont point la qualité-requise pour composer la verge foudroyante et le cercle cabalistique. Ils ne peuvent, dis-je, venir à bout de forcer aucun esprit de paraître, s¿ils n¿exécutent de point en point tout ce qui est décrit ci-après, touchant la manière de faire des pactes avec tels esprits que ce puisse être ; soit pour avoir la jouissance des femmes et des filles, et en avoir telle faveur que l¿on souhaite ; soit pour découvrir les secrets les plus cachés dans toutes les cours et les. cabinets du monde, soit pour faire travailler un esprit pendant la nuit à son ouvrage : soit pour faire tomber une grêle ou la tempête partout où l¿on souhaite ; soit pour vous rendre invisible, soit pour se faire transporter par tout où l¿on veut,soit d¿ouvrir toutes les serrrures, devoir tout ce qui se passe dans les maisons, et d¿apprendre tous les tours et finesses des bergers, soit pour acquérir la main de gloire et pour connaître toutes les qualités et les vertus des métaux et des minéraux, des végétaux et de tous les animaux purs ou impurs ; et pour faire des choses si surprenantes qüil n¿y a aucun homme qui ne soit dans la dernière surprise de voir que, par le moyen de faire pacte avec quelques esprits, on puisse découvrir les plus grands secrets de la nature qui sont cachés aux yeux de tous les autres hommes."
" Sur les bords de la Garonne existait en 1584, dans la province de Guyenne, le château de M. Saint-Aubert. De ses fenêtres on découvrait les riches paysages de la Guyenne, qui s'étendaient le long du fleuve, couronnés de bois, de vignes et d'oliviers. Au midi, la perspective était bornée par la masse imposante des Pyrénées, dont les sommets, tantôt cachés dans les nuages, tantôt laissant apercevoir leurs formes bizarres, se montraient quelquefois nus et sauvages au milieu des vapeurs bleuâtres de l'horizon, et quelquefois découvraient leurs pentes, le long desquelles de noirs sapins se balançaient, agités par les vents. D'affreux précipices contrastaient avec la douce verdure des pâturages et des bois qui les avoisinaient; des troupeaux, de simples chaumières reposaient les regards fatigués de l'aspect des abîmes. Au nord et à l'orient s'étendaient à perte de vue les plaines du Languedoc, et l'horizon se confondait au couchant avec les eaux du golfe de Gascogne. M. Saint-Aubert aimait à errer, accompagné de sa femme et de sa fille, sur les bords de la Garonne; il se plaisait à écouter le murmure harmonieux de ses eaux. Il avait connu une autre vie que cette vie simple et champêtre; il avait longtemps vécu dans le tourbillon du grand monde, et le tableau flatteur de l'espèce humaine, que son jeune c¿ur s'était tracé, avait subi les tristesaltérations de l'expérience. Néanmoins la perte de ses illusions n'avait ni ébranlé ses principes ni refroidi sa bienveillance: il avait quitté la multitude avec plus de pitié que de colère, et s'était borné pour toujours aux douces jouissances de la nature, aux plaisirs innocents de l'étude, à l'exercice enfin des vertus domestiques.
" Peu de musiciens, artistes et savans à la fois, ont fait pour l¿honneur de la musique autant que l¿illustre directeur du Conservatoire de Bruxelles. Par ses études et ses découvertes, grâce à l¿ampleur et à la sûreté d¿une érudition que le bonheur de l¿intuition a mainte fois servie, M. Gevaert a renouvelé, sinon créé, l¿histoire de la musique dans l¿antiquité. Nous devons à un tel maître de ne pas ignorer ce que la musique des Grecs était en soi, et de savoir, mieux encore, ce qüelle était dans la pensée des grands esprits de la Grèce. Aristote fut au nombre et peut-être le premier de ceux-là. Quelle idée et quel sentiment eut de la musique le philosophe de Stagyre, c¿est ce que nous voudrions chercher aujourd¿hui. Remercions, en commençant, l¿écrivain qui sera notre guide. M. Gevaert a doublement servi la gloire de notre art : il en a reporté plus loin l¿origine ; il en a pour ainsi dire, et ce second hommage est encore plus précieux, élevé plus haut l¿éminente dignité."
" Né dans le dernier tiers du dix-neuvième siècle et mêlé, par la célébrité paternelle, à l¿erreur triomphante de ses tendances politiques, scientifiques et littéraires, j¿ai longuement participé à cette erreur, jusqüenviron ma vingtième année. Alors, sous diverses influences, notamment sous le choc des scandales retentissants du régime, puis de la grande affaire juive, et des réflexions qui s¿ensuivirent, le voile pour moi se déchira. Je reconnus que les idées courantes de nos milieux étaient meurtrières, qüelles devaient mener une nation à l¿affaissement et à la mort, et que baptisées dans le charnier des guerres du premier Empire, elles mourraient sans doute dans un autre charnier pire. Les quelques exposés qui vont suivre sont ainsi plus une constatation qüune démonstration. On en excusera la forme volontairement âpre, rude et sans ménagement. Ce qui a fait la force détestable de l¿esprit révolutionnaire, et sa suprématie, depuis cent trente ans, c¿est la faiblesse de l¿esprit réactionnaire, rabougri, dévié et affadi en libéralisme. Les abrutis, souvent grandiloquents et quelquefois du plus beau talent oratoire et littéraire, allant jusqüau génie verbal (cas de Victor Hugo par exemple), qui menaient l¿assaut contre le bon sens et la vérité religieuse et politique, ne ménageaient, eux, rien ni personne. Ils se ruaient à l¿insanité avec une sorte d¿allégresse et de défi, entraînant derrière eux ces stagnants, qui ont peur des mots et de leur ombre, peur de leurs contradicteurs, peur d¿eux-mêmes. Ils appelaient à la rescousse la foule anonyme et ignorante, cette plèbe intellectuelle qüil ne faut pas confondre avec le peuple, et qui n¿a été, au cours de l¿histoire, que la lie irritée de la nation. Il n¿est rien de plus sage, ni de plus raisonnable, que le peuple français dans ses familles, ses besoins, son labeur et ses remarques proverbiales. "
" G¿the reprochait aux Français de ne pas savoir la géographie. Je crois qüà ce premier blâme il en ajouterait aujourd¿hui un second qui, du reste, en est pour ainsi dire le corollaire : il nous accuserait de trop peu voyager. Bien rares, en effet, sont ceux de nos compatriotes qui ont été en Amérique, aux Indes ou en Chine et je dirai même en Angleterre ou dans l¿Allemagne, si j¿en excepte certaine vallée charmante du grand-du- ché de Bade que nous ne connaissons peut-être que trop ! Et cependant les facilités de communication entre les différents pays du monde augmentent chaque jour ; les contrées les plus éloignées, l¿Australie, le Japon, qüautrefois nous ne faisions qüentrevoir comme au travers d¿un brouillard, sont reliées maintenant à l¿Europe par des services réguliers et rapides de bateaux à vapeur : le canal de Suez nous évite même les embarras d¿un transbordement ; le nouveau chemin de fer du Pacifique franchit comme en se jouant ces Montagnes-Rocheuses dont le nom seul faisait frémir il y a peu d¿années encore ; enfin l¿on voit une compagnie américaine délivrer des billets-circulaires pour un voyage de plaisir que les gens pressés peuvent accomplir en 90 jours et qui, comprenant dans son itinéraire les villes de Londres, Paris, le Caire, Bombay, Calcutta, Singapore, Hong-Kong. Shanghae, Yokohama, San Francisco. Chicago et New-York, constitue un véritable tour du monde. Il y a longtemps que les Anglais considèrent un grand voyage comme le complément in- dispensable d¿une éducation soignée ; au sortir de ses études, le jeune gentleman allait jusqüà présent visiter soit l¿Amérique, soit les Indes ou l¿Australie ; il est probable que l¿on exigera prochainement le tour du monde complet, pendant que chez nous trop de fils de famille continueront à ne faire d¿autre tour que celui des boulevards, entre la Madeleine et le pas sage del¿Opéra."
" Avec crainte et vénération, avec la conscience de ma faiblesse, je me suis mis à cette ¿uvre, sacrée pour moi, de réunir les matériaux biographiques de la vie de mon maître, du grand vieillard Léon Nikolaievitch Tolstoï. Il y a quelques années, quand je vivais la plupart du temps dans le voisinage immédiat de Léon Nikolaievitch et passais chez lui des heures et des journées entières, j¿étais si loin de cette pensée que je ne pris jamais aucune note et ne tins aucun journal de ce que j¿entendais soit de Léon Nikolaievitch lui-même, soit des personnes de son entourage.Maintenant, à l¿étranger où je vis en exil à cause de mes opinions religieuses, loin de Tolstoï, j¿ai entrepris cette ¿uvre importante."
descriptif du fournisseurL'écrivain et philosophe Russe Léon Tolstoï, principalement connu pour ses livres Guerres et Paix et Anna Karénine, était aussi un grand défenseur de la nature, pacifiste et militant acharné du végétarisme qu'il défend à travers ses écrits dont l'essai intitulé Les mangeurs de viande.La thèse défendue par Tolstoï peut être résumée en trois points : 1) Le luxe est mauvais ; 2) Notre alimentation est trop abondante ; 3) Il faut remplacer notre alimentation animale par une alimentation végétale. Au delà d'une simple lecture végétarienne ou pro-vegan, ce livre d'une vibrante actualité fut durant des decennies le livre de chervet des mouvements écologistes prônant la décroissance. Il fut également redecouvert dans les années 2010-2020 par les partis animalistes. Un ouvrage militant et percutant par un écrivain culte de la littérature mondiale dont l'on pensait déjà tout connaître. A decouvrir absolument.Extrait : Dans tous les actes de sa vie, l'homme doit apporter un esprit de méthode sans lequel le but qu'il poursuit ne saurait être atteint. Cela est vrai, qu'il s'agisse des choses matérielles ou immatérielles. De même qu'il sera impossible au boulanger de faire du pain, s'il n'a ni pétri sa pâte, ni chauffé son four, de même l'homme qui tendra vers une vie morale, ne pourra réussir qu'autant qu'il aura su acquérir les diverses qualités, dont l'ensemble fait qu'on peut dire de celui qui les possède
" L¿art musical et l¿Italie ont fait, il y a trois mois, une perte douloureuse : Donizetti est mort à Bergame. L¿auteur d¿Anna Bolena, de Lucia di Lamermoor, de la Favorite, de l¿Elessire d¿amore, de Don Pasquale et de tant d¿autres partitions légères et charmantes qui ont été traduites dans toutes les langues et chantées sur tous les théâtres de l¿Europe, s¿est endormi épuisé par le travail, consumé par la fièvre des poètes, et peut-être aussi par l¿ahus des plaisirs, dans la force de l¿âge et dans la plénitude de son talent.Donizetti appartient à cette génération de compositeurs dramatiques qui s¿est emparée de la scène italienne depuis que Rossini a imposé silence à son génie."
" Que n¿a-t-on pas écrit et sur la vie de Mozart et sur le drame où il a condensé toutes les merveilles de son génie ! Les poètes surtout, les romanciers et les artistes se sont emparés, depuis une trentaine d¿années, du sujet de Don Juan, et ont élevé autour du chef-d¿¿uvre de Mozart une sorte de légende mystérieuse à travers laquelle il est assez difficile d¿apercevoir la vérité. Le premier écrivain qui aitjeté un regard perçant sur l¿¿uvre bien-aimée de Mozart, celui qui en a d¿abord compris et révélé la profondeur, on l¿a déjà nommé, c¿est Hoffmann. Cet homme éminent, qui joignait à des connaissances très réelles en musique une imagination souple, féconde, et la double vue de l¿initié, nous a raconté, dans une page admirable que tout le monde a lue, au milieu de quels ravissements de la pensée lui était apparue un soir la grande figure de don Juan. Dans ce récit, où la fiction se confond avec la réalité, et où la critique la plus pénétrante se cache sous les arabesques fantastiques d¿un rêve de poète, Hoffmann s¿élève jusqüà l¿idéal du compositeur, s¿anime de son souffle et découvre le secret de son drame terrible, dont il nous explique les lugubres merveilles. C¿est Hoffmann qui a éveillé l¿attention de l¿Europe sur la portée philosophique du chef-d¿¿uvre de Mozart et qui en a le premier indiqué le sens mystérieux. Il se présente ici une question : ¿ Dans quelle mesure faut-il accepter cette poétique interprétation de la pensée du musicien ? La figure de don Juan, telle que l¿a popularisée le vigoureux pinceau d¿Hoffmann, est-ce bien celle qui vit et respire dans le poème de Mozart ? Ce grand artiste, dont les goûts simples et le caractère naïf étaient à l¿unisson de sa vie modeste et laborieuse, a-t-il eu conscience des idées sublimes et des aspirations infinies que lui prête son ingénieux et romanesque commentateur ? Quelle est enfin la véritable signification de l¿opéra de Don Juan, et que faut-il penser des magnifiques peintures qüil a inspirées aux poètes depuis qüHoffmann leur eut appris à déchiffrer l¿harmonie de Mozart ?"
" Parmi cette foule de Mémoires qui sortent de la plume des contemporains, il serait assez difficile de faire un choix, si l¿on ne s¿en rapportait qüau jugement de la critique quotidienne. N¿est-elle pas toujours plus ou moins partiale, plus ou moins intéressée, soit au succès, soit à la non réussite de ces sortes de publications, selon qüelles ont telle ou telle tendance ? Aussi est-ce le public qui prononce en dernier ressort, et il juge presque toujours sainement dans les matières historiques, où l¿autorité des faits l¿emporte sur les passions du moment. Le mérite des Mémoires contemporains consiste moins dans le talent qui préside à leur rédaction que dans la nature et l¿importance des particularités qüon y livre à la curiosité publique. De la clarté et un style facile suffisent à ce genre de composition, où les modernes semblent surpasser les anciens, si supérieurs dans le genre plus régulier de l¿histoire grave."
" J¿ai écrit, dans les propositions qui forment la conclusion de l¿Hérédo, que l¿homme vit et meurt de ses images. En effet, il y a un rapport étroit, attesté par un nombre considérable de phénomènes faciles à constater, entre les images qui viennent à l¿esprit et les fonctions organiques. Le désir procède par images, qui mettent en mouvement le système érectile, vaso-moteur, glandulaire et musculaire. La peur est le résultat d¿une image, qui agit sur la vessie, le système sudoripare et l¿intestin. Tout le monde connaît le phénomène de la chair de poule. Le rire et les larmes, les mouvements de contraction ou de dilatation du c¿ur et des gros vaisseaux dérivent de nos images intérieures, succédant aux images du dehors, ou spontanées. L¿imagination commande le corps plus que le corps ne commande l¿imagination. Une inclinaison heureuse des images fait la vie agréable et intéressante, malgré ses traverses."
" On a mal dit : « L¿homme n¿est ni ange ni bête. » Il faut affirmer : L¿homme est à la fois ange et bête. Ah ! le pauvre être double. Tout courbé sous les nécessités animales, tout soumis à son ventre, il sent sur sa lourdeur s¿agiter des ailes nobles. Il est inquiet d¿apprendre, inquiet de créer harmonieusement ; il aime le beau, il aime l¿amour. Depuis des siècles de siècles, il fait la bête parce qüil veut faire uniquement l¿ange ; son poids le roule dans l¿ordure parce qüil oublie son poids et croit naïvement se libérer de la brute qui est une partie nécessaire de lui-même."
" Tel est l¿extrait fort clair des Catéchismes de M. de Saint- Simon, et des six ou sept premiers numéros d¿un journal écrit en style obscur, et qui a l¿air de se battre pour l¿industrie.M. de Saint-Simon a dit : « La capacité industrielle est celle qui doit se trouver en première ligne ; elle est celle qui doit juger la valeur de toutes les autres capacités, et les faire travailler toutes pour son plus grand avantage. » Si nous n¿y prenons garde, l¿on va nous donner un ridicule."
" Hipparque, que d¿un commun accord le monde savant a salué du titre glorieux de plus grand astronome de l¿antiquité, naquit à Nicée, en Bithynie, à une époque dont on ne sait pas exactement la date. On ne pourrait pas non plus fixer avec précision la date de sa mort. Nous savons seulement par Ptolémée que l¿illustre astronome était plein de vie pendant les années 127 et 128 avant notre ère.Dans sa jeunesse, Hipparque observa dans sa ville natale. Plus tard il s¿établit à l¿île de Rhodes, où ses principaux travaux furent exécutés. Quelques historiens de la science parlent de son séjour à Alexandrie, mais il n¿est pas certain qüil ait jamais visité cette ville et surtout qüil s¿y soit établi."
" L¿instruction publique est un devoir de la société à l¿égard des citoyens. Vainement aurait-on déclaré que les hommes ont tous les mêmes droits ; vainement les lois auraient-elles respecté ce premier principe de l¿éternelle justice, si l¿inégalité dans les facultés morales empêchait le plus grand nombre de jouir de ces droits dans toute leur étendue. L¿état social diminue nécessairement l¿inégalité naturelle, en faisant concourir les forces communes au bien-être des individus. Mais ce bien-être devient en même temps plus dépendant des rapports de chaque homme avec ses semblables, et les effets de l¿inégalité s¿accroîtraient à proportion, si l¿on ne rendait plus faible et presque nulle, relativement au bonheur et à l¿exercice des droits communs, celle qui naît de la différence des esprits.Cette obligation consiste à ne laisser subsister aucune inégalité qui entraîne de dépendance. Il est impossible qüune instruction même égale n¿augmente pas la supériorité de ceux que la nature a favorisés d¿une organisation plus heureuse. Mais il suffit au maintien de l¿égalité des droits que cette supériorité n¿entraîne pas de dépendance réelle, et que chacun soit assez instruit pour exercer par lui-même et sans se soumettre aveuglément à la raison d¿autrui, ceux dont la loi lui a garanti la jouissance. Alors, bien loin que la supériorité de quelques hommes soit un mal pour ceux qui n¿ont pas reçu les mêmes avantages, elle contribuera au bien de tous, et les talents comme les lumières deviendront le patrimoine commun de la société"
Léon Daudet est le fils aîné de l'écrivain Alphonse Daudet. Républicain converti au monarchisme, antidreyfusard et nationaliste clérical, député de Paris de 1919 à 1924, il fut l'une des principales figures politiques de l'Action française. Dans cette ¿uvre monumentale il revient sur les événements marquants de sa vie et ses principaux combats idéologiques. Une lecture édifiante à qui cherche à comprendre les tribulations politiques ambiguës de cette figure controversée de la droite française de l'entre-deux guerres." Je commence, avec cet ouvrage, la publication de mes souvenirs et je compte la poursuivre régulièrement désormais. Ce premier recueil de quatre volumes porte sur une période d¿environ trente ans, pendant lesquels j¿ai été à même d¿approcher et de fréquenter les personnalités les plus notoires de la littérature, de la médecine et du milieu politique républicain. Fils d¿un écrivain célèbre et qui avait non seulement le goût, mais la passion des échantillons humains, depuis le vagabond de la route jusqüau plus raffiné des artistes, j¿ai été en relations avec beaucoup de gens que je n¿avais pas choisis et dont je devais être violemment séparé plus tard par les circonstances de la vie, ou des divergences fondamentales. Polémiste nationaliste, puis royaliste, j¿ai été amené à traiter rudement ceux que je considérais comme les ennemis de mon pays. Quelques-uns d¿entre eux Zola, par exemple faisaient partie de l¿entourage d¿Alphonse Daudet. Je n¿ai pas cru devoir les ménager pour cela, n¿ayant par ailleurs reçu d¿eux que les témoignages les plus banaux de sympathie à l¿endroit d¿un jeune confrère. Je compte persévérer dans cette attitude. Deux personnes seulement m¿ont encouragé et soutenu dans mes débuts : mon père, qui m¿a mis la plume à la main ; Mme Edmond Adam, qui a publié, dans la Nouvelle Revue, mes premiers essais."
" In the midst of the lone forest which shadowed in ancient times a large portion of the country of the Dobuni, and which extended over hill and dale, far as the distant mountains of the Silures, [2] and on either side the river that waters this part of Britain, stood a solitary yew. On the verge of the forest, and in places cleared of timber for the purpose, rose the conically-shaped huts of the natives; the dwelling of the chief- tain was somewhat larger than the rest, and around it stood the wattled cabins of his dependents. Their arts were few and simple, and their habits those of men who were scarcely advanced beyond a savage state: corn was occasionally cultivated, but in general they lived by hunting, or fed upon the flocks which they pastured in the open country."
Quelques réflexions pertinentes d'André Gide sur le monde qui l'entoure, Dieu et la foi, la littérature et les vanité de la vie en société. Une recherche de la Vérité plutôt que le confort intellectuel car « chacun ne regarde dans l'événement que ce qui lui donne raison ». Une grande part de l'ambiguïté de Gide est dans ce livre." Un esprit non prévenu (ou qui sut se déprendre de ses préventions), il n¿est sans doute rien de plus rare ; et c¿est à la non-prévention que j¿attache le plus de prix.Ce que l¿on cherche le plus souvent dans la vie, c¿est de quoi s¿entêter, non s¿instruire. Chacun ne regarde dans l¿événement que ce qui lui donne raison. Le reste échappe, qui désoblige ; et l¿événement n¿est jamais si simple que chacun n¿y puisse trouver confirmation de ses convictions, fussent-elles les plus erronées. Il semble que rien ne plaise davantage à l¿esprit que de s¿enfoncer dans l¿erreur."
Prix de l'Académie française en 1864, cet ouvrage présente les réflexions et pensées de l'auteur, mois par mois. C'est le "calendrier de ses sensations", ainsi qu'il a coutume de le dire.Extrait : " Nous connaissons un homme qui, au milieu de la fièvre de changement et d'ambition qui travaille notre société, a continué d'accepter, sans révolte, son humble rôle dans le monde, et a conservé, pour ainsi dire, le goût de la pauvreté. Sans autre fortune qu'une petite place, dont il vit sur ces étroites limites qui séparent l'aisance de la misère, notre philosophe regarde, du haut de sa mansarde, la société comme une mer dont il ne souhaite point les richesses et dont il ne craint pas les naufrages. Tenant trop peu de place pour exciter l'envie de personne, il dort tranquillement enveloppé dans son obscurité."
" En plaçant le nom de Tolstoï en tête de ce recueil d¿articles, dont l¿ensemble donne le tableau le plus complet que nous ayons jusqüici de la vie des Doukhobors, nous avons voulu non seulement prendre le grand écrivain comme le Génie bienfaisant de ce livre, mais rappeler qüil fut aussi celui de la secte dont nous nous occupons. En effet, les Doukhobors doivent tant à Léon Tolstoï que son nom restera intimement associé à leur histoire. Ce n¿est pas que (opinion parfois émise) Léon Tolstoï ait été leur inspirateur ; ¿ dans le bel article de M. Tchertkov : « Où est ton frère », le lecteur verra ce qüil faut penser à ce sujet ¿, mais si Tolstoï n¿a pas eu d¿influence sur le développement moral des Doukhobors, il y a aidé indirectement, en favorisant leur émigration au Canada." Sommaire : I. ¿ Avertissement du traducteurII. ¿ Préface. P. BirukovIII. ¿ Les Doukhobors au commencement du XIXe siècle (Rapport officiel écrit en 1805)1° Origine des Doukhobors2° Leur vie et leur organisation3° Doctrine des DoukhoborsIV. ¿ Ma connaissance avec les Doukhobors. P. BirukovV. ¿ Lettre à la rédaction du Times. L. TolstoïVI. ¿ Les persécutions des chrétiens en Russie en 1895. P. BirukovVII. ¿ Postface de la brochure de Birukov. L. TolstoïVIII. ¿ Postface de la brochure « au secours ». L. TolstoïIX. ¿ « Où est ton frère? ». TchertkovX. ¿ Lettre aux Doukhobors du Caucase (1898). L. TolstoïXI. ¿ L¿émigration des Doukhobors au Canada. J. W. B.XII. ¿ Lettre aux Doukhobors émigrès au Canada. L. TolstoïXIII. ¿ Aux Doukhobors du Canada. L. TolstoïXIV. ¿ Les Doukhobors et le Gouvernement du Canada. Appel à l¿humanité (Documents officiels)XV. ¿ À propos du conflit entre les Doukhobors et le gouvernement du CanadaXVI. ¿ Appendice
" Il y a des auteurs qui prétendent que la philosophie a pris naissance chez les étrangers : Aristote, dans son Traité du Magicien, et Sotion, livre XXIII de la Succession des Philosophes, rapportent que les inventeurs de cette science ont été les mages chez les Perses, les Chaldéens chez les Babyloniens ou les Assyriens, les gymnosophistes chez les Indiens, et les druides, ou ceux qüon appelait semnothées, chez les Celtes et les Gaulois. Ils ajoutent qüOchus était de Phénicie, Zamolxis de Thrace, et Atlas de la Libye. D¿un autre côté, les Égyptiens avancent que Vulcain, qüils font fils de Nilus, traita le premier la philosophie, dont ils appelaient les maîtres du nom de prêtres et de prophètes : ils veulent que, depuis lui jusqüà Alexandre roi de Macédoine, il se soit écoulé quarante-huit mille huit cent soixante-trois ans, pendant lesquels il y eut trois cent soixante-treize éclipses de soleil et huit cent trente-deux de lune. Pareillement, pour ce qui est des mages, qüon fait commencer à Zoroastre Persan, Hermodore platonicien, dans son livre des Disciplines, compte cinq mille ans depuis eux jusqüà la ruine de Troie."
" CONDORCET proscrit, voulut un moment adresser à ses concitoyens un exposé de ses principes, et de sa conduite comme homme public. Il traça quelques lignes ; mais prêt à rappeler trente années de travaux utiles, et cette foule d¿écrits, où depuis la révolution on l¿avait vu attaquer constamment toutes les institutions contraires à la liberté, il renonça à une justification inutile. Étranger à toutes les passions, il ne voulut pas même souiller sa pensée par le souvenir de ses persécuteurs ; et dans une sublime et continuelle absence de lui-même, il consacra à un ouvrage d¿une utilité générale et durable, le court intervalle qui le séparait de la mort. C¿est cet ouvrage que l¿on donne aujourd¿hui ; il en rappelle un grand nombre d¿autres, où dès longtemps les droits des hommes étaient discutés et établis ; où la superstition avait reçu les derniers coups ; où les méthodes des sciences mathématiques, appliquées à de nouveaux objets, ont ouvert des routes nouvelles aux sciences politiques et morales ; où les vrais principes du bonheur social ont reçu un développement et un genre de démonstration inconnu jusqüalors ; où enfin on retrouve par-tout, des traces de cette moralité profonde qui bannit jusqüaux faiblesses de l¿amour-propre, de ces vertus inaltérables, près desquelles on ne peut vivre sans éprouver une vénération religieuse."
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