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" Lorsque Zarathoustra eut atteint sa trentième année, il quitta sa patrie et le lac de sa patrie et s¿en alla dans la montagne. Là il jouit de son esprit et de sa solitude et ne s¿en lassa point durant dix années. Mais enfin son c¿ur se transforma, ¿ et un matin, se levant avec l¿aurore, il s¿avança devant le soleil et lui parla ainsi :« Ô grand astre ! Quel serait ton bonheur, si tu n¿avais pas ceux que tu éclaires ?Depuis dix ans que tu viens vers ma caverne : tu te serais lassé de ta lumière et de ce chemin, sans moi, mon aigle et mon serpent.Mais nous t¿attendions chaque matin, nous te prenions ton superflu et nous t¿en bénissions.Voici ! Je suis dégoûté de ma sagesse, comme l¿abeille qui a amassé trop de miel. J¿ai besoin de mains qui se tendent.Je voudrais donner et distribuer, jusqüà ce que les sages parmi les hommes soient redevenus joyeux de leur folie, et les pauvres, heureux de leur richesse."
" Lorsqüà la suite de la révolution française les coutumes locales et les privilèges des diverses provinces firent place à cette organisation régulière et uniforme qui réunit toute la France sous une même administration et dans une même hiérarchie, Paris devint l¿unique centre de tous les pouvoirs et de tous les intérêts, et, par une conséquence presque nécessaire, de tout le mouvement littéraire et scientifique du pays. Les communautés religieuses vouées à la culture des lettres furent proscrites ; avec elles disparurent les cours, les bibliothèques, les collections, et, ce qui n¿est pas moins nécessaire pour susciter et entretenir le zèle des études, les conseils, les encouragements et l¿exemple d¿hommes éclairés qui mettent en commun leurs lumières et leurs espérances. Par suite de cette concentration, tandis que l¿Angleterre a deux universités florissantes, et qüen Allemagne on rencontre partout des universités, des académies, des hommes d¿étude, en France, l¿activité intellectuelle n¿a, à vrai dire, qüun seul foyer pour suffire à tous les besoins. "
" L¿année 1858 semble devoir être non moins désastreuse pour les arts que celle qui l¿a précédée. A peine les dépouilles mortelles de Mlle Rachel ont-elles été déposées dans la nécropole de la grande cité qüelle avait émerveillée de l¿éclat de son talent, que Lablache disparaît aussi en laissant sur le théâtre où il a brillé pendant quarante ans un vide immense. Si l¿on a eu raison de dire que la grande comédienne française emporte, sous les bandelettes qui enveloppent ses membres glacés, la tragédie du siècle de Louis XIV, l¿une des plus nobles manifestations de la poésie dramatique, on peut affirmer, avec plus de vérité encore, qüavec Lablache a disparu un des types les plus parfaits de l¿ancien opéra bouffe italien. La gaieté est bien autrement personnelle, inhérente à l¿individu et au milieu social où il se produit, que le don des larmes, ce témoignage universel de la pitié et de la tendresse humaines. On pleure toujours et partout pour les mêmes causes morales, tandis que le rire, qui naît d¿une dissonance dans le rapport des choses, d¿une disproportion entre la volonté et l¿acte qui la révèle, est le signe d¿un caractère et d¿une civilisation particulière. Dis-moi de quoi tu ris, et je te dirai quelle est la nature ou la portée de ton esprit, a dit un philosophe. Aussi nous est-il plus facile de concevoir la tragédie grecque et de nous laisser émouvoir par le spectacle des mêmes infortunes que de reconstituer la société et les m¿urs pour lesquelles ont été écrites les comédies d¿Aristophane ou de Ménandre. L¿opéra bouffe italien, tel qüil a été créé au commencement du XVIIIe siècle par Vinci, Léo et Pergolèse, agrandi par Logroscino et Piccinni, perfectionné par Guglielmi, Paisiello et Cimarosa, transfiguré par Rossini, est le fruit exquis d¿un art et d¿une civilisation que nous voyons s¿éteindre sous nos yeux. On fera autre chose sans doute, car je ne veux pas médire des siècles futurs, mais on ne produira plus de chefs- d¿¿uvre comme le Mariage secret, et on n¿aura plus de chanteurs pour les interpréter comme Louis Lablache."
" Loin des atteintes des officiers de compagnie qui vous harcèlent de revues de paquetage, loin des sergents au nez fin qui reniflent la pipe fourrée dans le rouleau de literie, à trois kilomètres du tumulte des casernes, se trouve la Trappe. C¿est un vieux puits à sec, ombragé par un pipal tordu, et entouré d¿herbe haute. Là, dans les temps révolus, le soldat Ortheris avait établi son magasin et sa ménagerie pour ceux-là de ses biens, morts ou vifs, qüil ne pouvait décemment introduire dans sa chambrée de la caserne. Là, pêle-mêle avec des poules de Houdan, étaient rassemblés des fox-terriers au pedigree indubitable mais d¿un droit de propriété plus que douteux, car Ortheris était un braconnier invétéré et le plus notoire parmi un régiment composé d¿experts chapardeurs de chiens"
L'Argent est un essai en deux parties de Charles Péguy publié d'abord dans les Cahiers de la quinzaine à partir de février 1913.Contexte historique de l'¿uvre : En décembre 1912, Charles Péguy entreprend d'écrire un avant-propos à une étude sur « l'enseignement primaire et ce qu'il devrait être » : il reprend pour cet avant-propos un titre de Jules Vallès et de Zola, L¿Argent. C'est à cette époque qu'il apprend la véritable identité du signataire d'un article qui avait, en juillet 1911, attaqué violemment ses ¿uvres choisies. L'auteur de cette critique, Charles-Victor Langlois, professeur à la Sorbonne avait, à mots à peine couverts, accusé Charles Péguy d'avoir célébré Jeanne d'ArcNote pour obtenir « l'applaudissement, l'appui moral et, au besoin ¿temporel¿ » du parti catholique1; accuser Péguy de vénalité alors qu'il souffrait d'une situation financière très dégradée, désespérant même de pouvoir faire vivre sa famille, et qu'il venait de susciter la méfiance de l'Église catholique après sa conversion religieuse, était ce qui pouvait le plus blesser son désintéressement. Le polémiste qu'est Péguy règle aussitôt ses comptes avec Langlois et avec la Sorbonne à la suite de ce qu'il a déjà rédigé de son avant-propos. Puis il poursuit la rédaction de l'Argent pour régler ses comptes avec les tenants de la réforme de l'enseignement de 1902, en particulier avec Gustave Lanson, le pourfendeur de la Ligue pour la culture française, ancien collaborateur de Jaurès à L'Humanité et partisan de l'application des méthodes scientifiques aux études littéraires ; Péguy s'attaque également à Ernest-Charles Babut, Charles Seignobos et Ernest Lavisse. L'ensemble des textes écrits par Péguy entre décembre 1912 et avril 1913 sur ces questions relatives à l'enseignement constituent L'Argent et L'Argent suite qui ont été publiés respectivement dans les sixième et neuvième Cahiers de la quinzaine, en 1913.
" ¿ Le colonel Koeltz,s¿il vous plaît ?¿ Il n¿est pas là, mais son adjoint, le lieutenant-colonel Martin, se fera un plaisir de vous recevoir.Seul, non escorté comme on me l¿avait dit, je monte deux étages de l¿escalier C. Arrivé dans l¿antichambre, je fais passer ma carte par une « plan- tonne » d¿aspect pacifique.« En » est-elle ? Est-ce une espionne savamment camouflée ? Des histoires romanesques affluent, en masse, dans mon esprit. Je suis au c¿ur du Deuxième Bureau : le G.Q.G. français de la « Guerre des Espions ». C¿est ici que se déroulèrent les épisodes tragiques de l¿affaire Dreyfus. Le colonel Sandher, le colonel Henry, le colonel Picquart, ont travaillé dans ces locaux obscurs ! Des faux y ont été fabriqués. Les documents les plus secrets dont dépendait le sort des peuples yontété accumulés !...... Et puis, me reviennent toutes les histoires de guerre : Mata-Hari, Bolo,Pierre Le noir ,Marthe Rcchard ,le commandant La doux !Je chasse ces souvenirs. Je veux garder l¿esprit lucide. C¿est le « Deuxième Bureau 1935 » que je veux décrire, tel qüil est, sans romantisme.On m¿en avait raconté des histoires ! Pour entrer ici, il fallait montrer patte blanche, se faire recommander, se méfier, dans l¿antichambre, des glaces, des microphones, des espions !"
" Sorrell was trying to fasten the straps of the little brown portmanteau, but since the portmanteau was old and also very full, he had to deal with it ten derly."Comeandsitonthisthing,Kit."The boy had been straddling a chair by the window, his interest di- vided between his father's operations upon the portmanteau and a game of football that was being played in Lavender Street by a number ofv erydir tyandv erynoisysmallbo ys.Christopher went and sat. He was a brown child of eleven, with a grave face and a sudden pleasant smile. His bent knees showed the shininessofhistrousers ."Havetobecare ful,y oukno w,"saidSor rell.The father's dark head was close to the boy's brown one. He too was shiny in a suit of blue serge. His long figure seemed to curve over the portmanteau with anxiously rounded shoulders and sallow and in- tentface .T hec hildbe sidehimmadehimlookdustyandfrail."Now, the other one, old chap. Can't afford to be rough. Gently doesit.""
" "L'humanité dépose incessamment son âme en une Bible commune.Chaque grand peuple y écrit son verset. Ces versets sont forts clairs, mais de forme diverse, d'une écriture très libre, - ici en grands poèmes, - ici en récits historiques, - là en pyramides, en statues. Un Dieu parfois, une cité, en dit beaucoup plus que les livres, et, sans phrase, exprime l'âme même. Hercule est un verset. Athènes est un verset, autant et plus que l'Iliade, et le haut génie de la Grèce est tout dans Pallas Athènè. Il se trouve souvent que c'est le plus profond qu'on oublia d'écrire, la vie dont on vivait, agissait, respirait. Qui avise de dire : "mon c¿ur a battu aujourd'hui." Ils agirent ces héros. A nous de les écrire, de retrouver leur âme, leur magnanime c¿ur dont tous les temps se nourriront.""
" Un ensemble de principes et de procédés formulés en corps de doctrine constitue ce qüon appelle une méthode .Pour juger une méthode, il faut examiner la nature du but qüelle se propose et l¿efficacité des moyens qüelle emploie pour y parvenir.Pour appliquer ensuite cette méthode avec intelligence et sûreté, pour se pénétrer de son véritable esprit, il faut l¿avoir pratiquée soi-même avec conviction et l¿a voir choisie en connaissance de cause .Or, pour que les jeunes aspirantes-maîtresses puissent, en toute liberté de conscience musicale, adopter ou rejeter la méthode d¿enseigne- ment qui est suivie à mon école, il est nécessaire que je leur dise préalablement en quoi elle consiste, quels en sont les traits caractéristiques et sur quels principes elle repose.
" Sociologue célèbre, reconnu comme tel par ses disciples et héritiers, on oublie trop souvent qu'Emile Durkheim est en même temps l'un des " classiques " de la pédagogie française. Ce volume rassemble quatre études exposant les idées maîtresses de Durkheim, certes marquées par son époque, celle de la IIIe République, mais présentant un intérêt toujours actuel, par les problèmes abordés et par la manière à la fois raisonnable et optimiste de chercher à les résoudre. Introduisant l'oeuvre de son maître, Paul Fauconnet rappelle que " sa doctrine de l'éducation est un élément essentiel de sa sociologie "."
" Pendant que, le mois dernier, nous poursuivions notre tâche dans les «Annales Archéologiques» et que nous ajoutions quelques pages à nosétudes sur les monuments religieux du XIIIème siècle, un orage s'amon- celait dans le sein de l'Académie des Beaux-Arts, prêt à fondre sur nos têtes aux premiers jours du printemps. S'il faut en croire un journal,pour lequel plusieurs membres de cette illustre assemblée daignent par- fois prendre la plume, «le Moniteur des Arts», les questions suivantes auraient été posées il y a quelque temps en séance solennelle par un ar- chitecteaca démicien:1° «Est-il convenable, à notre époque, de construire une église dans le style dit gothique, c'est-à-dire de copier ce qui, à l'époque du moyen âge, avait sa signification, et cela en raison des croyances et des nécessités de ces époques mêmes?»
" L¿école française de peinture, à laquelle on revient tant et si juste- ment aujourd¿hui, paraît avoir subi le contre-coup simultané de l¿indifférence, de l¿oubli ou de l¿enthousiasme. La mode qui, malheureusement, pervertit le goût quand elle le rend exclusif pour une époque, prend un tel empire sur nos collectionneurs qüon pourrait dire que le jugement s¿obscurcit au lieu de se fortifier chez la plupart de ceux qui la suivent en aveugles. Le nombre des amateurs est grand, celui des connaisseurs l¿est peu. Il est facile de concevoir que restreint est le nombre des connaisseurs, car pour mériter ce titre, il faut, pendant de longues années, se livrer à des études spéciales et attentives, voyager, comparer, méditer, et tous ne sont pas capables, pour plus d¿une raison, de ces efforts réunis. Si le titre d¿amateur revient cher dans les ventes, il coûte peu à prendre et moins encore à prouver. "
" Je connais trop bien les conditions qüil faut réaliser pour me com- prendre, qui me font comprendre nécessairement . ll faut être intègre dans les choses de l¿esprit, intègre jusqüà la dureté pour pouvoir seulement supporter mon sérieux et ma passion. Il faut être habitué à vivre sur des montagnes, ¿ à voir au-dessous de soi le pitoyable bavardage de la poli- tique du jour et de l¿égoïsme des peuples. ll faut que l¿on soit devenu in- différent, il ne faut jamais demander si la vérité est utile, si elle peut devenir pour quelqüun une destinée... Une prédilection des forts pour des questions que personne aujourd¿hui n¿a plus le courage d¿élucider ; le courage du fruit défendu ; la prédestination du labyrinthe. Une expérience de sept solitudes. Des oreilles nouvelles pour une musique nouvelle. Des yeux nouveaux pour les choses les plus lointaines. Une conscience nouvelle pour des vérités restées muettes jusqüici."
" Pour toute préface aux Dialogues sur l¿Eloquence, je me bornerai à transcrire l¿opinion que Cicéron avait lui-même de son ¿uvre. Je crois qu'il serait difficile de porter sur elle un meilleur jugement.¿Ainsi, écrivant à Lentulus, après lui avoir fait quelques réflexions sur l¿état présent de la république, sur sa position personnelle, sur ses travaux littéraires et les ouvrages qüil a terminés, il ajoute: «J¿ai également composé, d¿après la méthode d¿Aristote, telle a été du moins mon intention, trois livres de discussions ou de dialogues sur l¿orateur, que je ne crois pas sans utilité pour votre fils, Lentulus; ils s¿éloignent, en effet, des préceptes ordinaires, et comprennent tout ce que les anciens, je veux dire Aristote et Isocrate, on écrit sur l¿art oratoire.»
" Pythagore est souvent considéré comme le premier mathématicien pur. Mais il est aussi l¿une des figures importantes de la philosophie grecque. Aujourd¿hui, nous ne savons presque rien de sa vie. Cependant, son impact sur des générations entières de penseurs reste considérable. Écrit dans une perspective ésotérique, cet ouvrage est une bonne introduction à la pensée de ce philosophe hors du commun"
" Cet volume est destiné, comme sont titre l¿indique, à tracer la voie au débutant, à satisfaire déjà et surtout à exciter les premières curiosités. Il donne une idée suffisante de la marche des faits et des idées. Il mène le lecteur, un peu rapidement, des origines les plus reculées aux derniers ef- forts de l¿esprit humain.Il peut être un répertoire commode auquel l¿esprit général d¿une époque, ce qui la rattache à celle qui la suit et à celle qui la précède. Il veut surtout être un cadre dans lequel s¿inscriront commodément, au cours d¿études ultérieures, de nouvelles notions plus détaillées et plus ap- profondies.Il aura rempli son dessein s¿il excite aux recherches et aux méditations et s¿il y prépare d¿une façon juste."
" Il y a lieu de s'étonner que la France, qui, depuis si longtemps, accueille si généreusement les productions littéraires de l'Allemagne, n'ait jusqu'ici fait, en quelque sorte, aucun emprunt au génie néerlandais. Cependant la littérature hollandaise suit de près, si elle ne les égale pas, les littératures allemande et anglaise, sans parler de la bonhomie pleine de malice et de bon sens de Cats, de Vondel, ce génie dramatique dans le Lucifer duquel Milton a peut-être taillé son Paradis perdu. Le Hooft, ce Tacite du XVIe siècle, le Bilderdyk, ce génie qui s'est éteint la même année que G¿the, et qui était aussi universel et peut-être aussi puissant que le patriarche de Weimar; sans parler de tant de poëtes si dignes d'être connus et étudiés, la Hollande et la Flandre comptent, aujourd'hui encore nombre d'écrivains éminents qui mériteraient leurs lettres de naturalisation en France. Nous ne citerons que mademoiselle Toussaint, chez laquelle la plus exquise délicatesse de sentiment s'unit à une étonnante profondeur d'observation; M. Van Lennep, romancier d'un ordre supérieur, le Walter Scott de son pays, et dont les ¿uvres peuvent être placées, sans trop redouter la com- paraison, à côté de celles du célèbre conteur écossais; et enfin l'écrivain dont nous voudrions signaler aujourd'hui au public français l'une des plus remarquables productions."
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