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Bøker av Charles Maurras

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  • - Anthinea & les Amants de Venise
    av Charles Maurras
    436

    Passons vite. Ces âges n'intéressent que l'historien. Ce que nous cherchons dans la Grèce, c'est ce qui lui donne son rang sur le monde antique et moderne, ce par quoi elle se distingue de tout le reste, ce qui fait qu'elle est elle et non la barbarie. C'est l'âge de la grécité proprement dite, de l'hellénisme pur qui dura deux ou trois cents ans environ pour la statuaire. On en reconnaît le début au vie siècle, lorsque en Attique et dans les îles, l'art se transforme, s'assouplit et se délivre des rigides modèles venus d'Orient. Appuyés sur la tradition toujours embellie et accrue, fiers de leur force, les artistes recherchent alors dans la nature des modèles à surpasser. La période, si elle fut exquise, fut courte ; mais tout homme est forcé d'y lever les yeux quand il se soucie de son ordre intellectuel.Épuisée de guerres intérieures, la Grèce éteint sa flamme quand l'Asie d'Alexandre communique à ses conquérants, non le type d'un nouvel art, mais un état d'inquiétude, de fièvre et de mollesse qu'entretinrent les religions de l'Orient. Adonis et Mithra décomposèrent les premiers le monde ancien. Qu'on ne croie pas que les artistes grecs aient hellénisé ces conceptions ennemies ; ils n'y réussirent jamais. Mais ils furent certainement barbarisés par elles.Alors, cette lumière de l'imagination et de la pensée qui ne dessèche ni la passion ni la verve, mais commande à l'une et à l'autre en leur imprimant une immortelle vivacité, ce caractère de raison et de puissance qui est le propre de la Grèce, disparaissent ou s'atténuent dans les œuvres des Grecs, et, ces œuvres n'étant plus grecques qu'à demi, on peut les négliger comme on le fait des copies comparées à l'original.

  • - Poesies & Verites
    av Charles Maurras
    436

    L'originalité est un don bien rare chez les poètes ; cette faculté d'invention et de création ne réside qu'en un petit nombre d'esprits, troupeau d'élite, que la nature répand çà et là de loin en loin comme des feux pour guider les pas chancelants de l'humanité. Mais quoique dépourvu de cette étincelle divine, il n'est pas cependant impossible de se faire une place honorable dans les lettres ou dans les arts. Une imitation judicieuse, un goût pur, un vers élégant peuvent compenser les avantages que seul possède le génie. On voit alors ces hommes remarquables à tant de titres se choisir parmi les étoiles qui brillent dans leur firmament, un guide, un ami pour appuyer leurs pas incertains par leurs propres forces. C'est ainsi du moins qu'agit Boileau, l'un des plus sages écrivains du XVIIe siècle. Ce fut Horace qu'il prit pour soutien dans sa carrière ; c'est sur lui qu'il fixa ses regards et modela ses actions. Toute son ambition fut d'approcher de ce grand maître.La chose n'était pas facile : approcher Horace, même de loin, c'est une entreprise hardie - j'allais dire téméraire. Quel Protée aux mille formes que ce poète tour à tour badin et sublime, rieur et mélancolique, sceptique et croyant ! Quelle prodigieuse mobilité dans cet esprit qui unit la finesse et la pureté des formes à la profondeur et à l'étendue des idées ! Il sourit au printemps près d'éclore, et l'acclame de ses joyeux refrains ; il raille l'inquiétude des mortels, et soupire un moment après sur l'inconstance de leur fortune. Il se joue aujourd'hui sur le mode anacréontique des grands noms du peuple-roi ; vous le verrez demain saisir la lyre de Pindare et faire vibrer de ses plus fins accents la corde patriotique. Il a jeté son bouclier à Philippes, il encense Auguste avec la naïveté et l'étourderie d'un vrai poète ; cela ne l'empêchera pas de pleurer sur Brutus, et, le verre en main, de célébrer la vertu de Caton. La nature s'anime sous son léger pinceau. Il revêt des plus brillantes couleurs les sujets les plus arides et ses vers semblent tourbillonner devant nous comme un chœur de Bacchantes enivrées dans le silence de la nuit. Délire orphique, boutades de moraliste, orgies épicuriennes, rien ne lui est étranger : il transforme en or tous les métaux qu'il touche, et il les touche tous. C'est une manière de La Fontaine, grand enfant simple et crédule le matin, moqueur et libertin le soir, également susceptible d'enthousiasme et de découragement, passant d'une émotion à l'autre sans transition avec une incroyable célérité, vivant et mourant en poète, c'est à dire en rêveur, sur la tombe duquel on pourrait graver les vers de Régnier :Je vécus sans nul pensementMe laissant aller doucementÀ la bonne loi naturelle.

  • - L'Action Francaise & la Politique
    av Charles Maurras
    436

    L'Action française a le devoir de répéter qu'elle n'a jamais fait appel à un parti. Vous sentez-vous Français ? Traitons des affaires de France au point de vue des seuls intérêts du pays. Voilà le seul langage que nous ayons tenu. Ce sera notre langage de tous les jours. Il ne s'agit pas de mettre en avant nos préférences personnelles, nos goûts ou nos dégoûts, nos penchants ou nos volontés. Nous prenons ce qu'il y a de commun entre nous - la patrie, la race historique - et nous demandons au lecteur de se placer au même point de vue fraternel.Ni les rangs sociaux, ni la nuance politique ne nous importent. La vérité se doit d'avancer dans tous les milieux. Nous savons qu'il y a partout du patriotisme et que la raison peut se faire entendre partout. Quelles que soient les différences des mœurs ou des idées, il existe des principes supérieurs et des communautés de sentiment plus profondes : là disparaît l'idée de la lutte des classes ou de la lutte des partis. Toutes nos conclusions politiques dérivent de ce principe fondamental : il faut que notre France vive, et de cette question posée non point par nous mais par les circonstances : comment la préserver de toutes ces forces de mort ?Assurément, comme nos camarades de la presse nationaliste et conservatrice, nous mènerons de notre mieux la guerre à l'anarchie. Si tout patriote français nous est ami, si toute idée sérieuse nous paraît digne d'examen et de discussion, nous ne ferons aucun quartier aux idées, aux hommes, aux partis qui conspirent contre l'intérêt du pays. Vive l'unité nationale ! Périssent donc tous les éléments diviseurs ! Nous n'épargnerons ni cette anarchie parlementaire qui annule le pouvoir en le divisant, ni l'anarchie économique dont l'ouvrier français est la plus cruelle victime, ni l'anarchie bourgeoise qui se dit libérale et qui cause plus de malheurs que les bombes des libertaires.Nous combattrons, comme nous le fîmes toujours, cette anarchie cosmopolite qui remet à des étrangers de naissance ou de cœur le gouvernement de la France, l'anarchie universitaire qui confie l'éducation des jeunes français à des maîtres barbares, les uns juifs, d'autres protestants, lesquels, avant d'enseigner parmi nous, devraient eux-mêmes se polir au contact de la civilisation, de l'esprit et du goût de la France. Nous montrerons dans la clarté qui suffit à leur faire honte, les plaies d'anarchie domestique, tuant l'autorité des pères ou l'union des époux, et, la pire de toutes, l'anarchie religieuse acharnée à dissoudre l'organisation catholique ou tentant de refaire contre l'Église une unité morale en la fondant sur des Nuées.Allons au fond du vrai : parce que, au fond, ce qui nous divise le plus est le régime républicain et parce que cet élément diviseur par excellence est aussi celui qui organise, qui règle et qui éternise l'exploitation

  • - L'Action Francaise & le Vatican
    av Charles Maurras
    376,-

    Les partis qui ont le plus violemment combattu la politique de Pie X recommencent contre Benoît XV. On verra ailleurs ce que cette hostilité éternelle à la papauté couvre d'hostilité foncière au bien moral et matériel du genre humain ; ces violences systématiques exercées contre le seul îlot de pure humanité que puisse montrer la planète nous arrivent aujourd'hui couvertes du masque du patriotisme blessé. On voit facilement ce qu'il faut en penser, du point de vue de l'Homme. Leur prétexte hypocrite ne doit pas moins nous indigner comme Français.À supposer en effet qu'il se fût élevé un malentendu entre le centre romain et les Français catholiques, l'épiscopat a fait spontanément, avec une promptitude remarquable, tout ce qu'il fallait pour donner leur véritable signification à des termes qui n'étaient pas le moins du monde douteux. Successivement les félicitations du cardinal de Cabrières au cardinal Mercier, l'adresse des évêques de la province de Lyon à la tête de desquels marchait le cardinal Sevin, le document signé par tous les cardinaux français et finalement la traduction donnée par le cardinal Amette, en termes si clairs et si forts, de la pensée pontificale ont fixé l'opinion si elle eût été tentée de flotter. Ce flottement ne s'est pas produit. Le pays a compris. Supposons qu'il n'ait pas compris. Quel était le devoir des esprits politiques ? Assurément, s'interposer, unir leurs efforts à ceux de l'épiscopat et, par-dessus la divergence des sentiments ou des doctrines, s'employer vers le même but, qui était d'éviter au peuple catholique français tout sujet de trouble, comme aussi au Saint-Siège, du côté de la France, de nouveaux soucis. Il ne faut pas, disent les bons médecins, ébranler ce qui est tranquille : quieta non movere. À plus forte raison, faut-il se garder d'élever la température et le trouble dans ce qui s'agite avec fièvre. Nous avons, en France, à porter le poids d'une grande guerre extérieure. Ce n'est pas l'heure d'une lutte intérieure ni d'une guerre religieuse.

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