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Aurélia Marcia, épouse de Caïus Julius César, descendit lentement de sa litière. Lourde et boursouflée, elle tendait, dans une démarche hautaine, son ventre proéminent. Un Grec dépenaillé qui la regardait, toucha aussitôt, devant le mauvais présage de cette grossesse, l'amulette phallique suspendue à son cou, puis se précipita parmi la foule ahanante qui assiégeait les portes du Cirque Maxime. Aurélia Marcia, autour de qui fluait un peuple sans élégance, vit l'outrage et sentit plus lourde à ses flancs la vie qu'elle portait en elle. Un instant lui vint le regret du caprice qui la menait en ce lieu, pour assister aux courses de chars. Qu'elle serait mieux, allongée sur son lit, dans l'ombre fraîche de sa chambre, derrière la paisible Palatin que ses esclaves venaient de gravir et de redescendre !...
... Rien ne serait plus beau que la lutte contre l'instinct sexuel, si celui-ci n'était pas la réalité même de l'être. Une pensée humaine ne doit pourtant pas chercher d'équilibre ailleurs que dans son propre domaine vital. Lutter contre la peur, contre les défaillances animales du corps, contre les emportements de la colère, de la haine, de la cupidité, ce sont là choses saines. Elles se résument dans un contrôle loyal des impulsions instinctives. On est un homme - ou une femme - de valeur morale supérieure lorsqu'on y atteint. Mais lutter contre l'amour, quelle absurdité !...
... Elle me dévisageait, le torse cambré, la croupe tordue, les mains ouvertes sur ses seins, avec une provocante attitude qui témoignait, chez cette fille de prince, en faveur d'excellentes dispositions prostibulaires. Cela me fit réfléchir. Je ne voulais pas que la fille du prince Arpad se fit enlever en pleine capitale par un quelconque rôdeur, et qui plus est, dans ma compagnie. Les femmes de mon pays ont une burlesque renommée de cuisses légères dont il me fallait garder méfiance. Renommée cocasse s'il en fut, surtout dans des pays comme l'Europe centrale, où, en dix minutes d'éloquence s'il est pauvre, en trente secondes s'il est riche, un homme qui n'est ni gibbeux, ni bancal, ni eczémateux, peut obtenir de lever n'importe quel jupon. Mais, sans nul doute, on m'accuserait d'avoir débauchée Ida...
... Lorsque j'ai connu René Boylesve, il lui advint de me parler de son renom et de sa vente. Je reviendrai là-dessus. En tout cas, il pouvait rentrer dans la classe de ces auteurs qui, faute de savoir se montrer dangereux - car alors on vous respecte par crainte -, faute de savoir intriguer pour se faire rendre justice, et parce que les critiques notables les tiennent pour des artistes sans relief, restent dans l'ombre de leur vivant. Il est entendu au demeurant que l'ombre, en France, appartient de droit au talent. Victor Hugo eut un mal infini à percer, et l'Académie l'élut à sa cinquième candidature...
... La Belle-aux-seins-rouges était une femme jeune et de face ardente. Sa renommée allait loin sur la côte méditerranéenne, car elle portait bonheur à ses amants. Elle tenait son nom d'une large tache de sang - ce que les gens du commun nomment une envie - qui lui couvrait la moitié de la poitrine. Quand la Belle se moquait de quiconque, il devenait ridicule pour le reste de sa vie, à moins qu'il ne quittât Toulon ou pût tuer un des rieurs. Car la gaieté générale accompagnait toujours l'hilarité de la Belle-aux-seins-rouges...
... Elle était donc étalée dans son lit, pareille à une Danaé venant de recevoir la pluie d'or, et qui calculerait sa valeur marchande. Elle ressemblait encore, si vous voulez, à la belle O'Morphi, après que le roi Louis Quinzième lui avait fait... des amabilités. Ses seins droits avaient des sommets amarante. Ils affectaient la forme même de ces coupes élégantes où les empereurs romains buvaient le Cecube ou le Falerne - vins louables -. Sa taille mince s'évasait en un élargissement ample et majestueux, qui eut évoqué aux yeux de Jupiter, dieu lascif, cette Europe qu'il aima génisse, dit la mythologie. Ses jambes longues, bien cambrées au mollet, avec leurs cuisses robustes et musclées, auraient enfin séduit un sculpteur désireux de figurer cette Atalante qui fut une bonne coureuse, au même titre que nos aimables championnes de cross-country, et dont les poitrines plaisantes apprennent à s'agiter sur le rythme ternaire de l'amble pour premiers prix...
Louise, fille du marquis de Bescé, découvre la sexualité, par un soir d'été, en surprenant un couple de paysans, puis son frère et sa maîtresse. Fuyant une expérience décevante avec son fiancé, elle s'enfuit à Paris. Mais s'ensuit alors une succession de petits boulots mal payés et le tribut en pratiques sexuelles exigé d'une jeune femme pour conserver son emploi. Alors autant se vendre, décide-t-elle ! Et être une hétaïre souverainement perverse, experte et célèbre ...jusqu'à son mariage où elle deviendra présidente de la Ligue pour la chasteté avant le mariage.
Aux yeux de qui a le moindrement vécu, senti et observé les êtres, l'Amour, mettant en jeu d'innombrables ressorts physiques et psychiques, doit pouvoir prendre des formes infiniment complexes et contradictoires. Cette vérité, au vrai simplette, paraît pourtant avoir échappé à Messieurs de la Littérature. Ils ont, en effet, décidé depuis des siècles, que l'amour et le triangle équilatéral ne comportaient qu'un seul type.Abrogeons cette loi absurde. Dans le domaine des passions comme en mathématiques, il existe une géométrie Riemanienne et une Lobatchewskienne, qui complètent toutes deux les vieux principes Euclidiens ; c'est ce qu'il me faut faire admettre à l'orée de ce roman. J'y étudie, en effet, une forme d'affection, non point rare, mais étrange, multiple et aimablement déséquilibrée. Toutefois, l'amour est-il jamais susceptible d'équilibre ?...
Amande est fort belle, elle est moderne et aime à flirter. Comme vous le voyez, elle a toutes les vertus. De ces vertus qui sont plaisantes au c¿ur et agréables à l'intelligence. Amande est blonde et ses cheveux jettent autour d'eux des reflets légèrement pourprés. Quelles délices ! Ils sont d'ailleurs courts, ces cheveux, comme ceux d'un jeune garçon sportif et l'idée ne viendra certes à personne de faire mieux que les admirer... Combien cela seul place Amande loin de jadis... Alors la chevelure était comparable à tout au monde, pourvu que ce fut vaste et poétique : la mer, les nuages, un glacier ou une forêt vierge...
Plaidoyé de M. Antoine Arnauld, avocat en parlement & cy-devant procureur general de la deffunte Roine mere des Rois. Pour l'université de Paris demanderesse. Contre les jesuites, deffendeurs. Des 12. & 13. juillet 1594Date de l'édition originale: 16..-17..Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu. Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.hachettebnf.fr
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