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  • av Madame de Stolz
    199,-

    " Avez-vous connu, lecteur, les embarras de la rue du Bac, la grande artère du faubourg Saint-Germain avant l'existence du boulevard ? Tous les jours d'hiver, à quatre heures, on eût dit que Boileau, par une vue prophétique, avait fait poser devant lui les charrettes, les voitures, les cavaliers et les piétons qui s'y disputaient le passage. Quand il pleuvait, les obstacles s'augmentaient de tous les parapluies, doublés de la mauvaise humeur de ceux qui les portaient. On se choquait, on s'accrochait, on se fâchait. Cela durait jusqu'à sept heures, moment fortuné où chacun oubliait son voisin dans les douceurs d'un excellent potage..."

  • av Madame de Stolz
    199,-

    " Aimez-vous les mathématiques ?... Je parie que non! Enfin, je puis me tromper. Ce goût utile m'est venu si tard que, jugeant de vous par moi, je me figure que vous bâillez comme je bâillais sur les éléments ennuyeux de cette science si intéressante. C'est pourquoi je n'ai jamais compris Pascal, lui qui les inventait, ces terribles mathématiques, parce qu'on ne voulait pas les lui enseigner. Oh ! que j'aurais voulu être à sa place! avoir autour de moi des obstacles, beaucoup d'obstacles, pour le seul plaisir de ne pas les vaincre, de ne pas monter au grenier comme Pascal enfant ; encore moins tracer des angles, droits ou obtus, sur la muraille ; toutes choses dont j'avais à cette époque une horreur assez semblable à celle qu'il convient d'avoir de la peste..."

  • av Madame de Stolz
    211,-

    "... Mlle Thérèse Delorme, que l'on appelait ordinairement Mlle Thérèse, était effectivement une très bonne personne ; mais demeurant seule, indépendante, et jouissant d'une jolie fortune, elle s'était accoutumée à s'affranchir de toute gêne, à vivre sur elle-même, se regardant souffrir, écoutant ses propres plaintes, et restant étrangère à la vie extérieure, aux inquiétudes et aux souffrances de son prochain. Aucun chagrin vif n'avait passé sur ce c¿ur, lui laissant une mesure de comparaison pour juger des maux de la vie. Elle prenait les contrariétés pour des peines et les mésaventures pour des malheurs. Pourtant, ceux qui la connaissaient intimement l'aimaient, car il y avait de l'insouciance et même une sorte de naïveté dans la persuasion où elle était de sa propre infortune, et du sort contraire qui la poursuivait..."

  • av Madame de Stolz
    199,-

    " Qui donc a pu inventer ce dicton : Méfiez-vous d'un dîner d'amis ? - Je n'en sais rien, mon cher Georges, mais j'ai toujours pensé que ce devait être un homme froid et sec. Quant à moi, pourvu que j'aie mes coudées franches, et le c¿ur à l'aise, je fais le plus grand cas du simple menu de l'amitié, fût-ce le bouilli réchauffé, bien que je donne la préférence, en homme de goût, à cet excellent perdreau. Ce dialogue s'engageait à la table de Mme Alban, femme bonne, paisible, demeurée simple au milieu des pompeux embarras d'une grande fortune. En face d'elle était son mari ; à sa droite, l'ami de la maison, l'homme indispensable, que l'on cherchait toujours, quitte à se disputer un peu quand on l'avait trouvé..."

  • av Madame de Stolz
    199,-

    " Quatre poules, un agneau, trois lapins, c'était toute la fortune de Madeleine, enfant de treize ans, seul appui d'une pauvre veuve qui avait encore deux petits garçons en bas âge. Le père de famille était mort depuis dix-huit mois. La mère avait lutté de toutes ses forces contre le malheur, mais sa santé ébranlée la rendait inhabile aux rudes travaux de la campagne, et d'ailleurs ses jeunes enfants demandaient des soins assidus ; malgré son courage et sa bonne volonté, la misère menaçait la chaumière des orphelins ; ce n'était pas cette misère désespérante des grandes villes ; non, il y avait toujours des roses dans le petit jardin, des parfums dans l'air, un tapis de verdure pour reposer les yeux. Ce n'était pas non plus cette pauvreté hardie qui se plaît à montrer ses haillons et son visage sombre pour attirer la pitié. Brigitte aurait abrégé le temps de son sommeil plutôt que de laisser ses enfants courir dans le village avec des habits déchirés. Au pantalon noir du bon petit Jacques, il y avait une pièce marron parfaitement mise, et qui témoignait en faveur de la ménagère..."

  • av Madame de Stolz
    211,-

    "... Depuis dix ans, M. Corbin ne s'était pas encore habitué à cette ornementation de la salle de billard; mais enfin c'était la faiblesse du bonhomme. Pas un descendant des croisés ne pouvait être plus fier de son nom que M. Coquelicot ne l'était du sien. Un jour, il s'était dit que, possesseur d'un bien d'une valeur considérable, et parfait gentilhomme à ses propres yeux, il lui manquait un écusson résumant le passé de sa lignée. Sur ce, il avait lui-même, à la suite de longues réflexions, fait peindre, sur champ d'azur, un beau coquelicot bien rouge au milieu d'une gerbe de blé. Cela lui avait fait un immense plaisir, aussi bien que le cachet sur lequel avaient été gravées ces armes, cachet qu'il ne manquait jamais d'apposer, ne fût-ce que sur un simple billet..."

  • av Paul De Rémusat
    174,-

    " ... On ne peut pourtant prétendre qu'Hippocrate ait été le premier médecin et qu'avant lui il y eut à peine des empiriques. Il est sans exemple qu'un homme, quel que soit son génie, ait pu créer une science et la rendre telle qu'apparaît la médecine dans les livres dont nous allons parler. Cela n'arrive pas même pour les découvertes les plus simples, qui, pour être complètes, ont besoin des travaux successifs de plusieurs inventeurs. Il y a longtemps qu'on a dit que les sciences sont plutôt filles du temps que du génie. C'est ce qu'on peut remarquer surtout dans celles où l'observation joue un aussi grand rôle que dans la médecine. Cherchons donc avant tout dans quel état Hippocrate a trouvé les choses. Les travaux de ceux qui l'ont précédé jetteront du jour sur les siens propres. Pour bien déterminer le rang qu'un savant mérite, il faut le rapprocher de ses devanciers, puis mesurer l'influence qu'il a exercée sur ses successeurs..."

  • av René Pujol
    224,-

    Paulette est confrontée à la mort suspecte de son oncle qui s'accompagne de faits de plus en plus étranges. C'est alors qu'entre entre en scène un curieux policier dont l'allure ridicule et la pusillanimité incitent peu à la confiance. Il se targue pourtant de pouvoir résoudre l'énigme par la seul force de ses capacités d'analyse et de déduction...

  • av Alfred Maury
    187,-

    Ce livre raconte la Commne insurrectionnelle de Paris à la fin du XVIe siècle où l'autorité municipale improvisée usurpa le gouvernement, dirigea les opérations de la défense, et voulut contraindre tous les habitants à prendre les armes contre leurs concitoyens du dehors. Aux souffrances du siège à cette époque s'ajouta le fléau de la démagogie...

  • av René Pujol
    199,-

    Robert Delessart, jeune homme doux, un peu roublard et facilement menteur, devient détective privé après avoir été vendeur de gants. Pujol raconte, avec un humour décalé et faussement naïf, les aventures rocambolesques de ce pauvre détective improvisé à l'imagination débordante...

  • av René Pujol
    199,-

    Charles Corme propose à son cousin Jacques, à qui il ressemble de manière étonnante, lui propose de jouer le rôle de sa doublure...Mais pourquoi faire ? Charles ne veut rien expliquer mais indique que cela peut être dangereux. La suite des événements va le prouver et Jacques risquera sa vie plus d'une fois. Pourquoi avait-il accepté ?

  • av Paul De Rémusat
    187,-

    " ... À quoi sert de savoir que la chute d'une pomme a mis Newton sur la voie de la gravitation ? Un tel exemple ne peut être utile à personne, et Newton, n'eût-il jamais vu de pommier, n'aurait probablement pas moins découvert la cause du mouvement des astres. Chaque inventeur a des procédés d'esprit différents, et, par cela même qu'il est inventeur, n'emprunte rien à personne. Quant à la manière de vivre, l'étude n'en peut avoir non plus de grands résultats pratiques, car les idées, les goûts, les habitudes des grands hommes n'ont jamais été les mêmes. Il serait difficile de décider en ce sens quel est le caractère du génie, et de choisir entre la sagesse proverbiale de Newton et les passions de Bichat. En ce genre, il n'y a pas de modèles, et si l'on n'avait que le désir d'être utile, il faudrait négliger la biographie des hommes d'esprit, et ne raconter que les actions des grands citoyens..."

  • av Alfred Maury
    187,-

    "... C'est ainsi qu'on pourra juger du changement que la révolution a opéré dans notre pays. Elle n'a pas seulement donné une nouvelle forme à la société, elle a métamorphosé le système administratif de la France, ou, pour mieux dire, elle a précipité l'achèvement du plan que la royauté poursuivait depuis un siècle et demi. L'on ne comprendrait pas l'¿uvre intérieure de 1789, si l'on négligeait d'étudier ce qu'était le régime qu'elle a renversé. Après les savans travaux de MM. Pardessus, C. Dareste de la Chavanne, R. Dareste, A. Chéruel, le vicomte de Luçay, la tâche est devenue moins difficile ; il nous suffira souvent d'ajouter quelques aperçus à leurs recherches..."

  • av René Pujol
    199,-

    Amédée Pifle, jeune diplômé se présente sur recommandation à la Gazette gauloise pour le poste de reporter politique. Il est engagé mais comme reporter sportif, domaine dans lequel il ne connaît rien ! S'ensuit une série de quiproquos, où le jeune reporter essaye tant bien que mal de se débrouiller. Une satire grinçante contre les milieux sportifs, et les arrangements politiques.

  • av Paul De Rémusat
    174,-

    " ... Linnée est le premier qui ait songé à établir dans le genre humain des divisions naturelles. Il compte quatre races, d'après les quatre parties du monde. Moïse, et plus tard Éphore de Cumes, avaient déjà divisé les hommes : l'un en trois races, d'après les trois fils de Noé, l'autre en quatre, d'après les quatre points cardinaux ; mais ce ne sont pas là des classifications scientifiques, et ce n'est qu'au XVIIIe siècle, que l'étude de l'homme, à ce point de vue, a pris une place sérieuse dans la science. La division de Linnée elle-même était du reste plus géographique que zoologique, et quelques années plus tard, en 1788, Gmelin et peu après lui Kant divisèrent l'homme, suivant sa couleur, en quatre variétés : le blanc, le basané, le noir et le cuivré. Buffon et Cuvier augmentèrent ce nombre, et, laissant l'Américain de côté, admirent six variétés. Blumenbach, Herder, Hunter, Lawrence, Duméril, Malte-Brun, etc., établirent encore un grand nombre de divisions fondées sur des caractères naturels, et dont nous donnerons une idée en décrivant ces caractères..."

  • av René Pujol
    236,-

    Que cache la vie de Suzy, qui apparait pourtant si futile ? Va-t-elle céder à la demande de son cousin Robert La Borde, en qui elle a confiance, et l'épouser même si elle n'a aucun sentiment pour lui? Qui est ce Jean de Vassal aux activités mystérieuses et douteuses ? Et que lui veut son ennemi, si acharné et dangereux? une intrigue qui se dévoile peu à peu avec un dénouement inattendu...

  • av Paul De Rémusat
    174,-

    " Il y a bien des gens qui ne croient pas à la magie, et il est difficile de ne pas penser qu'ils ont raison ; mais beaucoup d'autres, et qui semblaient très sages, y ont cru cependant, jusqu'à témoigner de leur confiance aux approches de la mort, au milieu des tourments, et leurs juges, souvent instruits et justes, étaient crédules comme eux. Dès l'antiquité, des hommes ont vu des prodiges et les ont attribués tantôt à la Divinité, tantôt à d'autres hommes possesseurs d'un pouvoir mystérieux. Peu de faits historiques sont aussi bien prouvés que les oracles et les merveilles de la Grèce et de l'Italie. Plus tard beaucoup de récits paraissent justifier la croyance au surnaturel, et de nos jours les prédictions, les apparitions et les esprits ne sont pas si rares qu'on l'imagine : il n'est pas démontré pour tout le monde que nulle révélation ne puisse nous venir d'au-delà du tombeau, et que la seule cause de tous les phénomènes possibles puisse être découverte par l'étude des lois physiques et naturelles. Au moyen âge, la croyance contraire était commune, et les procès de sorcellerie, les épidémies de merveilleux se comptent par milliers..."

  • av Edmond De Goncourt
    211,-

    En pleine campagne, au pied d'un poteau d'octroi dressé dans un carrefour, se croisaient quatre routes. La première, qui passait devant un château Louis XIII moderne où sonnait le premier coup du dîner, s'élevait par de longs circuits au haut d'une montagne abrupte. La seconde, bordée de noyers, et qui devenait au bout de vingt pas un mauvais chemin vicinal, se perdait entre des collines aux flancs plantés de vignes, aux sommets en friche. La quatrième côtoyait des carrières de balast encombrées de claies de fer à trier le sablon et de tombereaux aux roues cassées. Cette route, à laquelle aboutissaient les trois autres, menait par un pont, sonore sous les voitures, à une petite ville bâtie en amphithéâtre sur des rochers, et isolée par une grande rivière dont un détour, coulant à travers des plantages, baignait l'extrémité d'un pré touchant au carrefour...

  • av René de Pont-Jest
    224,-

    Un matin du mois de janvier 1855, un homme d'une cinquantaine d'années parcourait d'un pas rapide et saccadé le jardin d'une charmante habitation de la rue de la Gendarmerie, à Saint-Denis ; non pas à Saint-Denis près de Paris, mais à Saint-Denis la capitale de l'île Bourbon, ce rocher volcanique perdu au milieu de l'océan Indien et que les Anglais daignèrent nous rendre en 1815. Du groupe des îles Mascareignes, nos voisins d'outre Manche voulurent bien ne garder que la reine : l'île de France. Ce promeneur agité dont la bonne et placide physionomie reflétait la plus profonde préoccupation, était Me Duchemin, notaire...

  • av Octave Uzanne
    224,-

    Si l'on prétend que dans les longues rangées de bouquins alignées sur le parapet des quais il n'y a plus rien à glaner, c'est bien à tort certainement, car voici le petit roman réel découvert le mois dernier, dans la boîte à douze sous, parmi les brochures dépenaillées, les romans de concierge à couvertures maculées et les recueils solennels de harangues et discours des hommes politiques naguère célèbres, ayant valu jadis (les volumes et non les politiques) sept jolis francs et cinquante centimes...

  • av Andre Gide
    187,-

    L'an 190. un scandaleux procès remit sur le tapis une fois encore l'irritante question de l'uranisme. Dans les salons et les cafés, huit jours durant, on ne parla plus de rien d'autre. Las d'entendre à ce sujet s'exclamer ou théoriser au hasard les ignorants, les butés et les sots, je souhaitai d'éclairer mon jugement et, ne reconnaissant qu'à la raison, non point au seul tempérament, le droit de condamner ou d'absoudre, je résolus d'aller interviewer Corydon. Il ne protestait point, m'avait-on dit, contre certains penchants dénaturés dont on l'accuse; j'en voulus avoir le c¿ur net et savoir ce qu'il trouvait à dire pour les excuser...

  • av Anna de Noailles
    211,-

    ... Depuis six mois il ne l'aimait plus. Un jour, il avait senti la fin de cet amour comme on sent l'abîme. Il avait lutté, non par tendresse pour l'autre, mais pour se sauver soi-même, pour ne point périr, pour arracher aux ténèbres et continuer, s'il se pouvait, tant de sensations d'adolescence, de rêverie, de confiance et de plaisir. Ce fut en vain. Cette maîtresse maternelle et ardente, dont le dévouement ne pouvait pas changer, brusquement, un matin, sans raison, lui apparut démêlée de lui, seule, soi-même, ayant à parcourir désormais une route descendante, à l'écart de la colline d'or où Antoine Arnault s'élançait. De semaine en semaine, ressentant sa déception sans compatir à l'affreuse douleur de son amie, il l'accoutumait à l'abandon, et enfin, il l'avait quittée, alléguant la nécessité de la solitude ou des voyages pour son travail...

  • av Marie Nizet
    199,-

    C'était au mois de mai 1877. Les Russes fondaient comme des sauterelles sur ce magnifique pays de Roumanie qui leur était livré en proie. La population d'Iassi était quadruplée, les troupes encombraient les lignes de chemin de fer, et, malgré certaine clause de la convention roumaine interdisant l'accès de la capitale aux bataillons impériaux, les Cosaques envahissaient Bucharest. Par une brûlante après-midi, une troupe de paysans semaient le maïs et l'orge dans les environs de Bucharest. Il est impossible aux Roumains de demeurer muets un instant, et ce n'étaient pas les sujets de conversation qui manquaient alors...

  • av Emile Faguet
    236,-

    ... Pour se reconnaître un peu dans les idées politiques de Platon, qui sont, il faut le confesser, les plus confuses du monde, il faut d'abord aviser celles qui sont historiques et non dogmatiques, qui ont trait à ce qui a été et à ce qui est et non pas à ce qui devrait être, qui constatent et qui analysent le constaté ; puis il faut démêler le principe ou le sentiment qui est la source de toutes les idées dogmatiques de Platon en politique ; puis aborder seulement alors ces idées dogmatiques elles-mêmes...

  • av Pierre Loti
    199,-

    Hier existait encore une ville qui s'était à peu près conservée, comme à miracle, depuis les époques où l'Orient resplendissait. On n'y entendait point les bruits de sifflets et de ferraille qui sont l'apanage de nos capitales modernes ; la vie s'y écoulait méditative et discrète, apaisée par la foi ; les hommes y faisaient encore leur prière, et des milliers de petites tombes, d'une forme exquise et toujours pareille, y peuplaient les places ombreuses, rappelant doucement la mort sans y mêler aucune terreur. Cela s'appelait Stamboul, et ce n'était pas au bout du monde ; non, c'était en Europe, à trois jours à peine de notre Paris fiévreux et trépidant...

  • av Maurice Barres
    211,-

    On n'a jamais vu, dans aucune époque, une armée aussi frémissante d'intelligence et de rêve que la nôtre durant cette guerre. Toutes nos sagesses et toutes nos folies ont été mobilisées avec toute la nation. Il y avait de quoi faire sauter la discipline et les cadres. Eh bien ! tout a servi, le meilleur et ce que notre sagesse d'avant-guerre appelait le pire. Nous avons vu entrer en campagne, au profit du salut public, toutes les forces morales, qu'elles prissent naissance ici ou là, dans une religion, dans une philosophie ou dans une éducation ; tout se révéla excellent pour nourrir les âmes, et cette armée remplie de nos contradictions furieuses s'est montrée, face aux Allemands, unie et tout éblouissante de beauté spirituelle...

  • av Alfred Jarry
    174,-

    ... Donc, les mariniers de Seine, témoins de l'authenticité de notre récit, mais de qui, avare de place, nous ne rapporterons ici que quelques noms choisis, notre pudeur, surtout, s'opposant à l'impression des autres ; et d'ailleurs ces gens n'ont point de noms, mais des sobriquets signalétiques et sémaphoriques dont ils se saluent au cours de leurs dérives...

  • av Alfred Jarry
    187,-

    Que ne passe t-il par le corridor ? Ce serait plus simple. Trop simple : il grimpera le long du tuyau historié, rigide près de son balcon. Un pied sur la conjecturable solidité de ce grillage et l'autre sur la saillie de cette sculpture, il saura bien rejoindre la chambre, dans les combles. Tout est fort tranquille, excepté qu'en lui tourne une petite roue de moulin, une petite roue absolument folle, tac et tac, et encore tac : de l'eau semble bruire au fond de sa poitrine, du bruit d'écume d'en aval des cascades, ou du vent dans les arbres...

  • av Albert Robida
    187,-

    Juste comme le cortège royal s'engageait sur le tablier étroit du pont de l'Aude, un coup de soleil déchira les nuages et vint illuminer l'extraordinaire découpure de remparts et de tours dressées et alignées à la crête des collines, sur la rive droite de la rivière, au centre du vaste paysage montueux, bosselé de croupes fauves, qu'escaladaient des files d'arbres se perdant au loin dans les horizons roses ou bleus.Un brillant escadron de gentilshommes accourus du Razès et du Carcassez, comme de tous les points de la province de Languedoc, caracolait en avant, puis s'avançaient quelques rangs serrés de gens de pied, vieux soldats de Marignan et de Pavie, aux corselets de fer, aux manches tailladées, portant la longue pique sur l'épaule...

  • av Élie Berthet
    236,-

    Rien n'égale la majesté et la sublime horreur de cette partie des Alpes françaises qui s'élève entre Grenoble et Briançon, non loin de la frontière du Piémont, dans une contrée presque inabordable. Le curieux et l'artiste qui traversent le Dauphiné se contentent d'ordinaire de visiter la grande chartreuse ou la belle vallée du Graisivaudan, et ils s'éloignent, emportant le souvenir des sites riants de l'une, des imposantes bizarreries de la nature dans les défilés de l'autre ; mais bien peu ont le courage de visiter ces redoutables montagnes qui forment comme une immense barrière de neige au delà de Grenoble. De nos jours encore, le mont Pelvoux, ce géant des montagnes françaises, a été moins exploré par nos compatriotes que les régions les plus abruptes de la Suisse et de la Savoie...

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