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  • av Louis Binaut
    184,-

    " ... Ainsi, en Toscane comme ailleurs, un antagonisme déjà très animé entre le pouvoir civil et la puissance ecclésiastique se manifestait de lui-même ; un ordre nouveau cherchait spontanément à se dégager de l'ordre ancien. Si les vues particulières des princes lorrains donnaient plus d'activité à cette fermentation, longtemps étouffée par les grands-ducs de la maison de Médicis, il y avait aussi une opinion indigène déjà formée, et qui soufflait dans le même sens. Les ministres de François ne manquaient pas d'ailleurs de rattacher leurs projets à une tradition déjà ancienne, quoique interrompue par les événements, à des actes qui remontaient aux plus beaux temps de la république. Ils rappelaient que, dès 1346, les magistrats s'étaient déjà fatigués de rencontrer trop souvent sur leur chemin une puissance indépendante de l'état, qui s'ingérait dans, les affaires purement civiles, et qu'ils avaient puni sévèrement les agents du saint office pour arrestation arbitraire. On avait même fait alors un règlement remarquable qui limitait les pouvoirs de l'inquisition, supprimait une partie de ses agents, fermait ses prisons, et, pour rendre ces dispositions statues, fondait un corps spécial et permanent de magistrats nommés les quatorze défenseurs de la liberté, chargés d'examiner tous les actes de juridiction émanés de la puissance ecclésiastique..."

  • av Fernand Papillon
    184,-

    Les recherches scientifiques entreprises avec la méthode expérimentale sont généralement de nature soit à perfectionner la conception doctrinale du monde, soit à provoquer d'utiles applications dans le domaine des arts et de l'industrie. Quelquefois elles, réunissent ces deux avantages. La question toute récente des régénérations et des greffes animales offre au plus haut point ce double intérêt. Elle éclaire les théories physiologiques, elle fournit des ressources nouvelles à la pratique médicale ; mais elle a encore un autre caractère singulièrement remarquable, c'est que les résultats déterminés qu'elle nous procure concourent à la fois à vérifier les intuitions les plus hardies du génie philosophique d'autrefois, et à justifier les espérances les plus audacieuses des naturalistes qui croient à la toute-puissance de l'homme dans l'avenir. C'est ce que nous nous proposons de montrer succinctement...

  • av Louis Vitet
    196,-

    L'ancienne cathédrale de Noyon n'a pas la célébrité qu'elle mérite. Elle ne peut lutter, il est vrai, ni en étendue, ni en élévation, avec ces immenses églises qui font la gloire de Chartres, de Reims ou d'Amiens ; mais la beauté de son plan, la sévérité de ses formes, l'harmonie de ses proportions, lui donnent droit à être comptée parmi nos monuments religieux du premier ordre. Ajoutons qu'il y a dans sa construction certaines particularités qui en font des types les mieux caractérisés de cette époque de transition, où l'arcade à plein cintre, dépossédée de sa vieille suprématie, et près de disparaître pendant trois siècles de notre sol, se mariait encore à l'ogive victorieuse et envahissante.C'est surtout à ce titre, c'est comme objet d'étude, comme document utile à la solution de problèmes encore obscurs, que ce monument aussi important que peu connu mérite une sérieuse attention. Plus son architecte présente de remarquables anomalies, plus il importerait de pouvoir fixer avec certitude les dates auxquelles se rapporte chaque partie de sa construction...

  • av Louis Vitet
    184,-

    Parmi les peintres d'élite, les uns déjà dans la tombe, les autres encore debout, qui depuis un demi-siècle ont illustré notre école, Ary Scheffer occupait non-seulement un des premiers rangs, mais une place à part. Cette place, il l'avait conquise par une originalité véritable, par quelque chose qui lui était propre dans la manière de percevoir et d'exprimer le beau. Talent sincère, naturel, indépendant, fidèle à sa vocation, sans souci de la mode, sans trouble du succès des autres, il avait la foi de l'artiste, et ce n'était pas là sa moindre originalité. Cette foi, qui décline et périt d'heure en heure chez nos plus jeunes et chez nos plus habiles, chez lui ne faisait que grandir à mesure qu'il prenait des années. Chaque jour, il devenait donc une exception plus rare, un contraste vivant plus utile à observer, un plus précieux exemple. Aussi, lorsque naguère la mort l'est venue frapper avant le déclin de l'âge et à l'apogée du talent, l'émotion a été profonde, le regret unanime...

  • av Fernand Papillon
    172,-

    La physique, la chimie et la physiologie contemporaines s'étendent prodigieusement en surface ; mais peut-être ne remarque-t-on pas assez qu'en même temps elles montent et aspirent aux sommets. A mesure que les procédés se renforcent et que les doctrines se consolident, la science, plus audacieuse, aborde plus résolument les questions élevées, et prétend y porter une lumière décisive. Elle entreprend avec des méthodes précises et une régularité très assurée la discussion des problèmes les plus généraux et les plus compréhensifs. Ne trouvant plus de limites ni à l'exploration du monde des soleils, ni à l'exploration du monde des atomes, s'imaginant d'ailleurs que cette double enquête lui livrait tous les secrets de la matière et de l'esprit, il ne faut pas s'étonner qu'elle ait cru en pouvoir tirer la connaissance de ce qui semblait jusqu'ici réservé à d'autres capacités que les siennes. Justifiée ou non, cette tendance philosophique de la science moderne n'en est pas moins le résultat d'un ensemble de découvertes pleines d'intérêt malgré leur nature souvent abstraite, pleines de féconds enseignements sous l'apparente stérilité de leurs détails...

  • av Louis Vitet
    184,-

    ... Trois causes principales mettent, à mon avis, la Flandre et la Hollande hors de pair avec tous les pays réputés les plus riches en tableaux hollandais et flamands.La première est qu'on ne peut voir qu'en Flandre cinq ou six vieux chefs-d'¿uvre, derniers et incomparables témoins de l'art flamand primitif ; la seconde, qu'au XVIIe siècle, à son âge viril, ce même art a produit en Hollande certaines ¿uvres vraiment exceptionnelles et par la dimension des toiles et par la puissance du pinceau, ¿uvres restées dans le pays, destinées à n'en jamais sortir, et qui révèlent chez ceux qui les créèrent des dons et des facultés qu'ailleurs on ne leur connaît pas. Vient enfin la troisième cause, qui risque par malheur de disparaître un jour, et qui déjà s'est beaucoup affaiblie : je veux parler des collections particulières que l'esprit de famille a sauvées jusqu'ici, dernier reste des nombreux cabinets formés il y a deux siècles, aux jours les plus brillants de l'école hollandaise ; petits musées harmonieux et épurés, où chaque maître semble avoir travaillé pour un ami ou pour un bienfaiteur, et s'est comme efforcé de dire son dernier mot...

  • av Louis Vitet
    184,-

    Eustache Lesueur naquit à Paris en 1617, originaire de Montdidier en Picardie, était un sculpteur assez médiocre qui avait encore moins de fortune que de talent, mais qui sut reconnaître de bonne heure les dispositions de son fils pour le dessin. Ne se sentant pas de force à lui servir de guide, il se hasarda à soumettre ses essais enfantins au peintre alors à la mode, au peintre tout puissant, au premier peintre du roi, Simon Vouet, qui consentit à recevoir le jeune Lesueur dans son école.Vers la même époque, un autre enfant, moins âgé de deux ans, fils aussi d'un pauvre sculpteur, était introduit dans l'atelier de Vouet ; il se nommait Charles Lebrun. Mais, comme si la destinée de ces deux hommes n'eût pas voulu se démentir un seul jour, tandis que Lesueur était admis par grâce et presque par charité, Lebrun se voyait reçu avec empressement et déférence. Un puissant personnage, le chancelier Séguier, lui avait ouvert la porte, et s'engageait à le protéger de sa bourse et de sa faveur...

  • av Fernand Papillon
    172,-

    Jusqu'à ces derniers temps, toutes les fermentations étaient considérées comme produites par la décomposition spontanée d'une matière organique au sein du liquide fermentescible. On disait qu'au contact de l'air cette matière organique éprouve une altération particulière qui lui donne le caractère de ferment ; on voyait en celui-ci un agent capable de communiquer un mouvement de décomposition. La levure de bière, il est vrai, était depuis longtemps connue : on savait qu'elle est formée de cellules, qu'elle est organisée ; mais on n'établissait point de solidarité entre cet état d'organisation et les phénomènes de fermentation qu'elle détermine au sein des liquides sucrés tels que le jus de raisin ou le moût de bière. Turpin et après lui Cagniard-Latour, dans le premier tiers de ce siècle, avaient essayé vainement de démontrer l'existence d'une pareille solidarité ; on refusa toujours de voir dans la fermentation alcoolique autre chose qu'une opération analogue à toutes les décompositions lentes rangées parmi les fermentations...

  • av Fernand Papillon
    184,-

    Jadis les dépouilles de la mort étaient le lot de l'anatomiste, tandis que le physiologiste avait en partage les phénomènes de la vie. Aujourd'hui on soumet le cadavre aux mêmes expériences que l'organisme vivant, et l'on recherche dans les débris de la mort les secrets de la vie. Au lieu de ne voir dans le corps inanimé que des formes prêtes à se dissoudre et à disparaître, on y découvre des forces et des activités persistantes dont le travail est profondément instructif. De même que les théologiens et les moralistes nous invitent à contempler quelquefois face à face le spectre de la mort et à fortifier notre âme dans une courageuse méditation de l'heure dernière, la médecine considère comme une nécessité de nous faire assister à tous les détails de ce drame lugubre pour nous conduire, à travers les ombres et les obscurités, à une science plus claire de la vie ; mais cela n'est vrai que de la médecine la plus moderne...

  • av Fernand Papillon
    184,-

    La question de la chaleur et de la vie n'a pu être résolue pleinement que par le concours simultané de la physique, de la chimie et de la biologie. L'ancienne physiologie traitait empiriquement de la chaleur animale, mais sans en pouvoir expliquer l'origine. Il a fallu pour cela les découvertes de Lavoisier et les investigations plus modernes de la thermochimie. Après avoir montré comment naît cette chaleur, il importait d'enseigner ce qu'elle devient ; c'est la thermodynamique qui nous l'a révélé. Enfin l'expérimentation physiologique la plus délicate a pu seule déterminer les modifications qui surviennent chez les êtres vivants, lorsqu'ils sont soumis à l'influence d'une température soit supérieure, soit inférieure à celle qu'ils possèdent normalement. La médecine et l'hygiène tirent déjà profit des indications fournies à ce sujet par la science pure. On a reconnu que l'étude des variations de la chaleur animale dans les maladies a une importance notable pour la connaissance de celles-ci, et que le diagnostic aussi bien que le pronostic en reçoivent des lumières inattendues...

  • av Louis Vitet
    184,-

    Depuis que nous savons, par quelques mots du Moniteur, que la collection Campana ne sera pas érigée, comme on le pensait d'abord, en musée spécial et indépendant, qu'on ne lui bâtira pas un palais, et qu'elle ira tout simplement se fondre dans les galeries du Louvre, remarquez-vous comme on en parle moins? Jusque-là c'était un enthousiasme qui ne pouvait se contenir, et dont pendant trois mois tous les journaux, le Moniteur en tête, nous envoyaient l'écho chaque matin, D'où vient le calme d'aujourd'hui? Pourquoi cette froideur subite ? Tout ce concert d'admiration n'était-il donc qu'un plaidoyer, et parce que la sentence est rendue, les avocats n'ont-ils plus rien à dire ? ou bien serait-il vrai, comme ils l'annonçaient tous, que le principal intérêt de cette collection était dans son autonomie, que diviser cet harmonieux ensemble, rompre ce précieux faisceau, c'était nécessairement diminuer la valeur non-seulement de la collection même, mais de chacun des objets dont elle est composée ?...

  • av Fernand Papillon
    184,-

    L'être organisé que nous observons à la surface du globe ne subsiste pas seulement par la nourriture qu'il absorbe tantôt sous la forme d'aliments, tantôt sous la forme d'air atmosphérique ; il a besoin aussi de chaleur, d'électricité et de lumière, qui sont comme le ressort intime et vivifiant du monde. Ses organes sont soumis à la double influence d'un milieu interne représenté par les humeurs qui baignent ses tissus, et d'un milieu externe constitué par tous les agents subtils et mobiles qui remplissent l'espace. Cette étroite solidarité des êtres et des milieux où ils sont plongés, trop évidente pour avoir été entièrement méconnue, mais trop complexe pour être analysée par une science rudimentaire, a été soumise de nos jours à un examen pénétrant et méthodique dont les résultats présentent un intérêt considérable. La lumière en particulier joue dans cet ensemble un rôle digne d'être approfondi. Soit que l'on considère l'existence organique à son degré le plus simple et dans son expression la plus infime, soit qu'on l'envisage dans ses fonctions les plus élevées, l'influence de la lumière y apparaît dans des rapports aussi singuliers qu'imprévus. Les belles formes comme les intenses couleurs, les harmonies cachées de la vie comme ses floraisons éclatantes, ont une mystérieuse parenté avec cette vapeur d'or que le soleil projette sur le monde...

  • av Fernand Papillon
    184,-

    Le génie de la révolution française fut à la hauteur de son patriotisme. Parmi les hommes qu'elle suscita pour combattre ses ennemis, il n'y eut pas seulement de merveilleux orateurs faits, pour enflammer les courages, de glorieux généraux qui improvisèrent pour les circonstances une admirable industrie stratégique ; il y eut encore des savants d'élite chargés d'appliquer les données de la science aux nombreux et pressants besoins de la défense du pays. Le souvenir de leur prodigieuse activité nous est revenu à l'esprit en voyant celle qu'on déploie aujourd'hui pour triompher d'obstacles non moins formidables. Il y a peut-être quelque opportunité à rappeler toutes ces audaces d'autrefois, les nobles tentatives de ces savants désintéressés se mettant corps et âme au service de la république...

  • av Louis Vitet
    172,-

    ... Quel est donc ce travail ? L'¿uvre de Clément Marot rendue à sa pureté native grâce à la révision et aux comparaisons les plus patientes et les plus sûres des primitives éditions. Le texte restitué est précédé d'une vie du poète, portrait de l'homme et de son époque, qui est à lui seul tout un livre. Nul n'était en mesure de tracer ce portrait avec un plus heureux mélange d'exactitude et d'imagination. Le sujet est charmant, le temps et le personnage délicieux à peindre. C'est en Quercy, dans la bonne ville de Cahors, au bord du Lot, ce torrent encaissé et limoneux, dans ce pays riant et coloré, rocailleux et fertile, que Marot vient au monde. Il est de famille normande ; ses parents habitaient les environs de Caen, et, sans qu'on sache trop pourquoi, étaient venus planter leur tente sous ce soleil méridional. L'enfant garda toute sa vie le souvenir de son pays, bien qu'il en fût sorti dès l'âge le plus tendre. En une matinée, dit-il, n'ayant dix ans, en France fus mené....

  • av Louis Vitet
    184,-

    Le 13 octobre 1066, au moment où les armées d'Harold et de Guillaume allaient en venir aux mains dans les plaines d'Hastings, un cavalier normand sortit des rangs, lança son cheval en avant du front de bataille, et, pour préparer ses compagnons à vaincre ou à mourir, entonna la chanson de Roland.Ce n'est pas là une invention poétique ; ce n'est pas seulement Robert Wace qui, dans ses vers, nous montre l'armée normande s'animant aux noms de Charlemagne, et de Roland, et d'Olivier et des vassaux qui moururent à Roncevaux; les historiens les plus dignes de foi, Guillaume de Malmesbury, Mathieu Paris, Ralph Higden, Albéric des Trois-Fontaines, Mathieu de Westminster, parlent tous de ce chant carlovingien inaugurant la bataille et répété en ch¿ur par les soldats du conquérant. Nous savons jusqu'au nom du trouvère intrépide qui paradait en chantant entre les deux armées : il était serviteur du comte de Mortain et se nommait Taillefer...

  • av Fernand Papillon
    172,-

    Ce n'est pas encourir le reproche d'ignorance que de douter de la médecine. Ce genre de scepticisme est d'autant mieux porté que beaucoup de médecins confessent volontiers ne pas croire très fermement à la certitude de leur art, et même se complaisent à en affirmer les illusions et l'impuissance, quand ils ne vont pas jusqu'à nier la possibilité de jamais constituer scientifiquement l'ensemble des méthodes curatives. La vérité est que l'art de guérir se réduit à une application de certaines sciences. Dès que ces sciences font des progrès, cet art en doit faire et en fait d'aussi incontestables. C'est en maintenant l'équilibre entre le progrès de l'anatomie, de la physiologie, de la pathologie, de la thérapeutique, d'une part, et celui de la médecine pratique de l'autre, en subordonnant constamment la seconde aux premières, qu'on développera désormais l'art de guérir...

  • av Louis Vitet
    172,-

    Voilà quatre cents ans que l'invention est née d'imprimée des estampes. Quatre siècles, c'est une vie déjà longue pour des feuilles de papier qui passent de mains en mains et risquent à chaque instant d'être déchirées, froissées, tachées, égarées ou brûlées. Il faut presque un miracle pour qu'elles échappent à toutes ces chances de destruction ; aussi les estampes qui remontent aux premiers temps de la gravure, à la moitié du XVe siècle, ou seulement au commencement du XVIe, sont aujourd'hui si rares et d'un tel prix, possédées par des mains si jalouses, conservées avec de telles précautions, que l'étude en devient presque impossible ; pour l'artiste, surtout à ses débuts, elles sont comme si elles n'étaient pas...

  • av Louis Vitet
    184,-

    "... Au bout de quelques séances, tout Pindare n'était pas traduit, mais il était comme ébauché dans ses parties principales. Pas un fragment notable, pas un hymne célèbre sur lequel, en passant, notre vaillant jouteur n'eût entamé la lutte. Ses confrères, comme on pense, l'excitaient à l'envi, sachant bien qu'une fois à moitié du chemin, il irait jusqu'au bout. Peut-être même espéraient-ils déjà qu'après la traduction viendrait le commentaire. Et en effet que de choses à dire non-seulement sur Pindare, sur ses vers, sur son temps, sur ses rivaux de gloire, mais sur la poésie lyrique elle-même! A quelles conditions se produit-elle en ce monde? quelle en est l'essence et l'origine? Est-elle de tous les temps et de tous les climats? tous les états de société peuvent-ils lui donner naissance? N'est-il pas chez les peuples certain degré d'élévation morale et religieuse au-dessous duquel elle ne fleurit pas ? Quels furent ses triomphes, ses chutes, ses renaissances? Quelle est son histoire en un mot, et quel peut être son avenir? Autant de questions qui se pressent et s'enchaînent dès qu'on jette les yeux sur ces chants immortels..."

  • av Fernand Papillon
    184,-

    C'est en 1794 que Galvani découvrit que les muscles des animaux éprouvent des contractions au contact de certains métaux. Suivant lui, ce contact provoque simplement la décharge d'un fluide inhérent aux animaux eux-mêmes. Le fait n'était pas contestable, mais l'explication l'était. De grandes discussions s'ensuivirent dans les écoles de physiologie ; heureusement on comprit que la difficulté ne pouvait être résolue que par des expériences. On en fit un nombre immense, à la plus mémorable desquelles reste attaché le nom de Volta. Alexandre Volta soutenait, contre Galvani, que l'électricité qui détermine des contractions dans les muscles, loin d'être originaire de ces organes, y est introduite par les métaux avec lesquels on opère. Pour le prouver, il construisit en 1800 la pile qui porte son nom, c'est-à-dire un appareil où l'association de deux métaux différents devient une source abondante de fluide électrique. Galvani et Volta étaient deux hommes du plus éminent esprit, qui savaient à fond la physique et la physiologie, et qui n'avançaient rien à la légère...

  • av Fernand Papillon
    184,-

    Quoi qu'en disent les empiriques et les utilitaires, il y a des certitudes en dehors de la méthode expérimentale, et des progrès en dehors, des applications brillantes ou bienfaisantes. L'esprit humain peut employer son énergie, travailler d'accord avec la raison et découvrir des vérités réelles dans une sphère aussi supérieure à celle des laboratoires ou de l'industrie que celle-ci l'est elle-même à la région des arts les plus grossiers. Bref, il y a un temple de lumière dont ni le calcul ni l'expérience n'ouvrent les portes à l'âme, et où pourtant l'âme pénètre avec autorité et sûreté, quand elle a gardé la conscience de ses souveraines prérogatives. Quand les savants de profession, mieux renseignés sur l'intime association de la métaphysique et de la science, d'où est sortie la connaissance moderne de la nature, mieux instruits des lois nécessaires du conflit de la raison avec l'immense inconnu, conviendront-ils qu'il y a des réalités en dehors de celles qu'ils atteignent ? Quand la science, au lieu de la prétentieuse indifférence qu'elle affecte en face de la philosophie, confessera-t-elle l'inappréciable fécondité de celle-ci ? Peut-être l'heure de cette conciliation si désirable est-elle moins éloignée que beaucoup de personnes ne le croient ; du moins chaque jour nous en rapproche...

  • av Fernand Papillon
    184,-

    ... L'esprit de Leibniz ne comportait en effet ni la précision géométrique, ni la persévérance rigide de celui de Descartes. Toutes les idées de Descartes sont méthodiquement déduites, tous ses systèmes sont sévèrement ordonnés ; il a le respect de la ligne exacte et du dessin pur. Leibniz a les allures d'un coloriste ; il procède sans règle, sans discipline, sans suite, presque par saillies, énonçant ses idées çà et là au gré de sa fantaisie, au fur et à mesure que la méditation et l'élan intuitif les lui suggèrent. Constamment diverti d'une pensée à l'autre, il se répand sur les sujets variés qui l'attirent, au lieu de disposer ses conceptions dans un régulier ensemble. La philosophie paraît être pour lui l'opposé des fastidieuses recherches d'érudition auxquelles il donne une attention soutenue, et des polémiques où il déploie une activité prodigieuse. Il aime l'action et le commerce de la société. Il veut être homme d'état. S'il se livre à la métaphysique, il traite avec aisance, mais en quelque sorte à la dérobée, les questions les plus complexes et les résout dans de profondes sentences. Aussi bien ce n'est pas la grande affaire de sa vie, c'en est le noble divertissement. Au fond, Descartes et lui ne sont pas moins opposés. Ils ne s'entendent ni sur les méthodes, ni sur les conclusions. Ils diffèrent sur les causes premières, sur les causes finales, sur l'homme, sur le monde, sur l'âme, sur Dieu...

  • av Louis Vitet
    184,-

    "... Que pouvaient les girondins? Ils avaient contre eux la commune, le tribunal révolutionnaire, tous les agents de l'autorité publique; ils ne pouvaient donner un ordre sans être désobéis. Dans le lieu même de leurs séances, les tribunes publiques vociféraient contre eux sans qu'ils eussent le pouvoir de chasser les perturbateurs. Il est vrai qu'au scrutin ils avaient la majorité, c'est-à-dire quelques voix de plus que leurs adversaires, voix timides, incertaines, toujours prêtes à les abandonner. Mieux eût valu quelques soldats : ils n'en avaient pas un. Les seules troupes qu'il y eût alors dans Paris étaient quelques milliers de volontaires recrutés dans les cabarets pour la guerre de Vendée, et soldés par la commune, qui les avait mis sous les ordres du septembriseur Henriot..."

  • av Rudyard Kipling
    184,-

    Ce recueil de sept nouvelles offre un témoignage de premier rang sur l'armée des Indes et permet de découvrir la vie des officiers à travers de récits racontés dans un style vigoureux et passionnant.

  • av Rudyard Kipling
    196,-

    Le Livre de la Jungle est un recueil de nouvelles dont chacune raconte une histoire qui se passe dans la jungle, forêt de l'Inde où vivent des animaux sauvages typiques du pays, ainsi que des hommes. Les nouvelles se succèdent dans un ordre qui n'est pas nécessairement chronologique, et permettent de découvrir par différents côtés la destinée de Mowgli petit d'homme, son éducation, la vie sociale du monde des animaux, et les lois de la Jungle auxquelles tous sont soumis, les hommes aussi. Les histoires ne se déroulent pas toutes dans la jungle indienne (ainsi, l'histoire des phoques se déroule en Alaska et mentionne les lois de la plage) et ne font pas toutes intervenir Mowgli.À la fin de chaque nouvelle, un court chant en vers, en rapport avec cette dernière, offre un pendant poétique. Par exemple, le Chant de Mowgli à la suite de Au tigre ! au tigre !, le Chant de Darzee à la suite de Rikki-Tikki-Tavi, etc.

  • av Rudyard Kipling
    220,-

    Premier roman de Kipling, pour lequel il gardera toujours une affection particulière, La Lumière qui s'éteint est une magnifique et tragique histoire, un texte émouvant qui prend le temps d'installer le lecteur dans son histoire. Le héros Dick, est amoureux depuis toujours d'une femme qui le tient à distance tout en l'utilisant pour ses ambitions artistiques. Un triste parcours d'un homme marié au malheur !

  • av Rudyard Kipling
    172,-

    Charlie Mears, un jeune commis de 20 ans plein d'aspirations littéraires, est venu trouver le narrateur pour qu'il l'aide à améliorer son écriture. Mais ce dernier, en mal d'inspiration, tente de faire sienne l'histoire imaginée par Charlie. Il tombe ainsi dans des mésaventures et des expériences palpitantes...

  • av Rudyard Kipling
    172,-

    Nouvelle épique qui fut très bien adaptée au cinéma avec Sean Connery et Michael Caine dans le rôle des deux héros. Plus qu'une simple nouvelle, une réflexion sur le pouvoir et l'attraction fatale qu'elle exerce sur les esprits. A découvrir...

  • av Pierre Louys
    172,-

    Ce roman, écrit en 1917 et publié en 1919, se présente comme une parodie des rigoureux manuels d'éducation de l'époque, et est ainsi composée de conseils courts (le plus souvent une phrase ou deux) regroupés en thèmes : À la maison , Devoirs envers votre mère , En classe , etc.Le ton de l'ouvrage est vif, voire lapidaire, le style particulièrement cru et chatoyant. Pierre Louÿs use volontiers d'ironie pour évoquer les amours viles des jeunes filles perverses, et cette relative distanciation lui permet de faire fi de toute censure morale (inceste, pédophilie...). De fait, on est loin du raffinement précieux des Chansons de Bilitis par exemple, et le Manuel de civilité est sans doute l'¿uvre la plus subversive de Louÿs, véritable attaque en règle contre le puritanisme bourgeois de la Belle Époque.

  • av Pierre Louys
    184,-

    Durant le Carnaval de Séville, le Français André Stévenol, tombe sous le charme d'une jeune andalouse, Conception Perez. Ils échangent un rapide signe prometteur et cherchent aussitôt à se revoir. André confesse cette situation auprès de son ami don Mateo qui sursaute et qui se décide, afin de le mettre en garde, à lui faire le récit de sa douloureuse aventure avec la jeune femme dont il fut le pantin.

  • av Pierre Louys
    172,-

    Ce roman raconte comment le roi Gonzalve initie chacune des douze princesses aux plaisirs de la chair, y compris aux plaisirs saphiques, avec de splendides et audacieuses évocations du corps féminin dans ses formes les plus charmantes et ses réduits les plus secrets. Ce roman s'inscrit dans la série des écrits érotiques de Pierre Louÿs, un des plus infatigables producteurs de textes licencieux qui soit...

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