Om La San Felice
Sans doute, des ordres avaient été donnés d¿avance pour que ces trois coups de canon fussent un double signal.
Car à peine le grondement du dernier se fut éteint, que les deux prisonniers du ChâteauNeuf, qui avaient été condamnés la surveille, entendirent, dans le corridor qui conduisait à leur cachot, les pas pressés d¿une troupe d¿hommes armés.
Sans dire une parole, ils se jetèrent dans les bras l¿un de l¿autre, comprenant que leur dernière heure était arrivée.
Ceux qui ouvrirent la porte les trouvèrent embrassés, mais résignés et souriants.
¿ Êtes vous prêts, citoyens ? demanda l¿officier qui commandait l¿escorte, et à qui les plus grands égards avaient été recommandés pour les condamnés. Tous deux répondirent: «Oui» en même temps, André avec la voix, Simon par un signe de tête.
¿ Alors, suivez nous, dit l¿officier.
Les deux condamnés jetèrent sur leur prison ce dernier regard que jette, mêlé de regrets et de tendresse, sur son cachot celui que l¿on conduit à la mort, et, par ce besoin qüa l¿homme de laisser quelque chose après lui, André, avec un clou, grava sur la muraille son nom et celui de son père.
Les deux noms furent gravés au dessus du lit de chacun.
Puis il suivit les soldats, au milieu desquels son père était déjà allé prendre place.
Vis mer