Om Le cap au diable
Quel est le Canadien, s'écrie un savant géographe dont le nom sera toujours cher parmi nous, quel est le Canadien qui n'aimerait pas sa patrie, après l'avoir contemplé quelques heures, du bord d'une de nos barques à vapeur, sur la route de Québec à Montréal ! Quel spectacle enchanteur ! Que de points de vue admirables ! Quelle suite de campagnes riches, paisibles, heureuses, se déploient sur l'une et sur l'autre rive, d'aussi loin que l'oeil peut atteindre ! La scène offre quelque chose de plus grand, de plus varié, de plus ravissant encore, peut-être, si l'on descend le fleuve jusqu'au Saguenay. Oui, quel plaisir pour l'oeil étonné et charmé tour à tour, de contempler sur la rive nord, cette chaîne de montagnes sourcilleuses, ces caps abrupts, ces vallées alpestres, cette nature si rude, si accidentée, et parfois si sauvage. Quel est l'étranger qui n'envie pas le bonheur du paisible propriétaire de ces maisons blanchies, suspendues au flanc des coteaux, ou qui couronnent leurs sommets, tranchant ainsi sur le fond de verdure qui les environnent, et, lorsque vous avez péniblement gravi une pente rapide, que vous apercevez à vos pieds, au fond d'une baie, un charmant village arrosé par une belle rivière, et paraissant reposer en paix, sous la protection de la croix du clocher de la vieille Ãglise, qui le domine; votre âme aime alors à s'y délasser, pour se remettre des impressions causées par les scènes variées qu'elle vient de contempler.
Vis mer