Om LE DERNIER VIVANT
J¿ai reçu mission de livrer à la publicité le récit d¿un événement auquel je pris dans le temps une part indirecte. Mon rôle, au milieu des singulières aventures qui vont être mises sous les yeux du lecteur, n¿eut qüune importance tardive, mais contribua quelque peu au dénouement inespéré du drame. Le malheureux éclat donné par la dernière guerre aux agisse- ments de certains hommes d¿argent, patriotes au point de manger la patrie, a rappelé l¿attention publique vers l¿origine souvent peu honorable ¿ et parfois infâme ¿ des fortunes acquises dans les fournitures militaires. Il ne faut point chercher ailleurs la raison d¿être de ce livre, où la question d¿argent tient en apparence peu de place, noyée qüelle est dans un véritable océan d¿aventures. Chacun a intérêt à bien établir qüaucun argent volé n¿est entré chez lui, soit anciennement, soit depuis peu, en un temps où les accusations pleuvent, remplaçant la grêle des balles et des obus. Le cours des années, en éclaircissant les rangs des compagnons de ma jeunesse, avait laissé un cher, un excellent ami, seul juge de la question de savoir s¿il fallait taire à tout jamais cette histoire, plus curieuse que la plupart des romans. Mon ami a décidé que l¿histoire devait être écrite et j¿ai pris la plume.
Vis mer