Om LES DÉBUTS DE LA FORGERONNE
À l¿âge de douze ans, elle avait été admise à la Légion d¿Honneur. C¿était alors une jeune fille, d¿un esprit un peu romanesque, mais pleine d¿aptitude et de bonne volonté. Elle avait malheureusement une de ces natures ardentes, telles qüil en existe quelquefois sous les climats torrides. Pour combattre, autant qüil était en son pouvoir, les tentations qui envahissaient à chaque instant son imagination brûlante, elle se jeta dans les pratiques de la dévotion la plus outrée, et, comme Magdeleine au désert, elle offrit, en holocauste à Dieu, le sacrifice de ses aspirations. Elle avait déjà presque conquis la paix du c¿ur, lorsque son mauvais génie amena dans l¿institution un professeur d¿écriture, nommé Dumont. Cet homme avait de trente-cinq à quarante ans. Doué d¿un extérieur agréable, et plein de finesse, ¿ au moral, il avait tous les vices ; mais il dissimulait si bien que nul n¿aurait pu soupçonner le fonds d¿ignominie de cet homme à double face. Semblable à ces marais infects, à ces bourbiers pestilentiels, recouverts d¿une herbe verte et fleurie, la surface de ce misérable aurait abusé l¿homme le plus expérimenté.
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