Om LES ROQUEVILLARD
Vous avez ainsi dÈfini la tradition en rÈpondant ¿ ceux qui la considËrent
comme un poids mort, lourd et inutile ¿ traÓner:
"La tradition, ce n'est pas ce qui est mort; c'est, au contraire, ce qui vit;
c'est ce qui survit du passÈ dans le prÈsent; c'est ce qui dÈpasse l'heure
actuelle; et de nous tous, tant que nous sommes, ce ne sera, pour ceux qui
viendront aprËs nous, que ce qui vivra plus que nous."
La connaissance de nos origines nous aide ¿ comprendre notre destin, et
nous ne pouvons Ítre heureux et bienfaisants qu'en nous dÈveloppant dans
la direction de nos sensibilitÈs naturelles, et en acceptant de prendre rang
dans la chaÓne des gÈnÈrations qui rattache le passÈ ¿ l'avenir. Loin de
comprimer nos puissances d'agir, la famille et le sol natal leur impriment
une direction. Je me souviens de m'Ítre passionnÈ, en lisant Le Play, pour
cette famille MÈlouga, qui dÈfendit avec acharnement son patrimoine, parce
qu'elle confondait son histoire avec celle de la terre. J'avais rencontrÈ en
Savoie tant d'aventures semblables! Mais la terre et les morts qui prÈparent
notre sensibilitÈ, nous les emportons dans notre coeur, si nous avons puisÈ
dans la tradition l'essentiel, c'est-¿-dire l'honneur et cette force de vivre
que communique le sentiment de la durÈe incarnÈ dans la famille.
J'ai tentÈ, dans les Roquevillard, d'illustrer ces faits d'observation. En
l'accueillant ¿ la Revue des Deux Mondes, vous avez donnÈ ¿ cet ouvrage,
mon cher maÓtre, l'appui de votre approbation, et je dÈsire vous exprimer
ici la fiertÈ et la gratitude que j'en Èprouve.
Vis mer