Om Vie de Jeanne d'Arc
De Neufchâtea u à Vaucouleurs la Meuse coule libre et pure entre les trochées de saules
et d'aulnes et les peupliers qu'elle arrose, se joue tantôt en brusques détours, tantôt en
longs circuits, et divise et réunit sans cesse les glauques filets de ses eaux, qui parfois se
perdent tout à coup sous terre. L'été, ce n'est qu'un ruisseau paresseux qui courbe en
passant les roseaux du lit qu'il n'a presque pas creusé; et, si l'on approche du bord, on
voit la rivière, ralentie par des îlots de joncs, couvrir à peine de ses moires un peu de
sable et de mousse.
Mais dans la saison des pluies, grossie de torrents soudains, plus
lourde et plus rapide, elle laisse, en fuyant, une rosée souterraine qui remonte çà et là,
en flaques claires, à fleur d'herbe, dans la vallée.
Vis mer