Prends-ça dans ta (pré)face

Il y a des auteurs qu'une préface bien sentie parodie mieux qu'une imitation ou un pastiche. Peut-être parce qu'ils sont inimitables au sens premier du terme. Mais plus sûrement parce que leurs écrits sont déjà en eux-mêmes une forme de parodie et que la lecture d'une ou deux leurs pages, convenablement éclairée par une préface assassine, suffit à produire l'effet comique. La préface, d'ailleurs souvent rédigée par l'auteur lui-même, est traditionnellement un exercice convenu, alternant cuistreries inutiles et flagorneries. Rendons-lui enfin une utilité en présentant les choses telles qu'elles sont. Relevons le goût fade du papier des pages liminaires par une petite pointe de venin. Personne n'en mourra. C'est là tout l'objet de ce petit livre.